Broadcom négocie le rachat de Symantec indique Bloomberg qui s’appuie sur des sources proches du dossier. Selon celles-ci rien n’a été finalisé et les pourparlers peuvent échouer.

Premier éditeur mondial de solutions de cybersécurité, Symantec revendique une clientèle de plus de 350.000 organisations et 50 millions de particuliers. La firme de Mountain View a dégagé un chiffre d’affaires de 4,73 milliards de dollars au cours de son dernier exercice. Elle perd toutefois des parts de marché, même sur ses principaux segments. Si l’opération aboutit, le CEO de Broadcom, Hock Tan, souhaitera probablement réduire les coûts de l’entreprise. Celle-ci est dans une situation compliquée. Après un trimestre décevant, son CEO, Greg Clark, a quitté Symantec en mai dernier, l’intérim étant assuré depuis lors par un membre du conseil d’administration, par ailleurs ancien président et CEO du fabricant de semi-conducteurs Novellus Systems, Rick Hill.

Ce départ faisait suite à ceux du directeur de l’exploitation, Michael Fey, et du directeur financier, Nicholas Noviello. Tout cela après une enquête interne qui avait révélé l’an dernier les agissements d’un ancien employé « incompatibles avec le code de conduite de la société » et sur fond de mécontentement chez plusieurs investisseurs activistes. Estimant que la société ne dégageait pas assez de valeur pour les actionnaires, le fonds Starboard Value avait ainsi imposé en septembre dernier la nomination de trois administrateurs indépendants.

Les négociations actuelles ont fait grimper le titre de Symantec de près de 22% lors des transactions après-bourse. Les actions de Broadcom ont quant à elles reculé d’environ 4%.

Reste à savoir comment, si les négociations aboutissent, Hock Tan pourra rentabiliser son investissement. Il y a eu en effet un précédent fâcheux. En 2011, Intel rachetait McAfee pour 7,7 milliards de dollars. Les synergies attendues ne se concrétisant pas, le fondeur cédait en 2016 le contrôle de l’éditeur au fonds d’investissement TPG lors d’une opération évaluant l’entreprise à 4,2 milliards de dollars. Un fameux plongeon !

Cet accord serait le deuxième grand pari de Broadcom dans le secteur des logiciels, après la prise de contrôle de CA Technologies l’an dernier pour 18 milliards de dollars. Une opération qui s’est finalement « révélée extrêmement fructueuse » comme l’indique Harsh Kumar, analyste chez Piper Jaffray, dans une note aux investisseurs.  Selon lui, « Symantec constituerait un ajustement parfait pour le portefeuille Broadcom. »