Le choix d’un repreneur se fait attendre chez Atos. Le groupe, qui avait prévu de trouver une solution avant la fin mai, a déclaré lundi avoir finalement reçu deux offres « révisées » de restructuration financière de la part de son actionnaire David Layani, et du milliardaire tchèque David Kretinsky.
« Les deux propositions sont globalement conformes aux paramètres financiers fixés par la Société, notamment s’agissant de la réduction de dette et des besoins de financement à court et moyen terme », souligne le groupe dans son communiqué. « Le Conseil d’Administration d’Atos a autorisé le management à travailler avec les créanciers financiers de la Société, sous l’égide de la Conciliatrice, afin d’assurer qu’un soutien maximal à l’une de ces propositions soit susceptible d’être assuré d’ici le 5 juin 2024, dans le but de parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet 2024. »
Daniel Kretinsky, allié au fonds Attestor, a soumis une offre pour reprendre l’ensemble du périmètre du groupe, qui prévoit désormais l’annulation d’environ 3,4 Md€ de dette contre 4 Md€ initialement. Des bonus sont prévus pour les créanciers sur les cessions d’actifs. L’offre prévoit aussi un apport de 500 M€ d’augmentation de capital et jusqu’à 200 millions d’euros supplémentaires pour répondre aux besoins en liquidités de la société.
David Layani, PDG de Onepoint et premier actionnaire d’Atos avec 11% du capital, conduit le consortium Onepoint, qu’ont rejoint la société d’investissement de Walter Butler et la société Econocom. L’offre prévoit une restructuration de la dette à hauteur de 2,9 Md€ contre 3,2 milliards d’euros initialement. Le consortium Onepoint apporterait 175 M€ d’argent frais et obtiendrait en cas de victoire 21% du capital contre environ 70% pour les créanciers.
Selon Le Monde, l’offre de Onepoint aurait obtenu le soutien de 8 sociétés d’investissement et pourrait rallier la majorité des créanciers obligataires tandis que les grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale et Natixis) seraient en faveur de l’offre de Daniel Kretinsky, plus à même selon elles de véritablement redresser Atos.
La conciliatrice Hélène Bourbouloux a désormais 72 heures pour faire en sorte qu’une majorité qualifiée de créanciers soutiennent l’une des deux offres. Si elle y parvient, le nom du vainqueur pourrait être annoncé le 6 juin au matin.