Trois postulants restaient en lice lundi matin pour le sauvetage d’Atos. Quatre propositions de refinancement avaient été reçues avant la date butoir vendredi et ont été examinées ce week-end par le Conseil d’administration. Le groupe a exclu d’entrée de jeu la proposition présentée par Bain Capital car « ne répondant pas aux objectifs déclarés de la société de prendre en compte l’ensemble de son périmètre ».

Le choix final va donc porter sur les propositions des trois autres protagonistes que sont les créanciers du groupe (banques et obligataires), le fonds EPCI de Daniel Kretinsky en partenariat avec Attestor Limited, ainsi que Onepoint en consortium avec Butler Industries.

Avec une dette de 4,9 Md€ et face à la dégradation de sa situation financière et commerciale, Atos avait révisé fin avril les besoins nécessaires à sa restructuration. Le groupe vise une réduction de sa dette brute de 3,2 Md€ et a besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour son activité en 2024-2025.

Daniel Kretinsty associé à au fonds britannique Attestor, avec qui il avait déjà fait alliance pour la reprise de Casino, arrive en position de force. L’homme d’affaires se dit prêt à apporter 1,9 Md€ au groupe, dont 600 M€ de fonds propres et 1,3 Md€ de « financements opérationnels ». Il propose par ailleurs d’effacer 4 Md€ de dette.

En face, le consortium autour du groupe Onepoint, dirigé par David Layani, propose d’apporter 1,8 Md€ dont 350 M€ de fonds propres. La restructuration de la dette serait à hauteur de celle souhaitée par Atos, à savoir 3,2 Md€.

Si l’offre est moins solide, Onepoint a pour atout d’être le premier actionnaire d’Atos avec 11% du capital. Son projet « One Atos » vise à « protéger et conserver l’intégralité des actifs du Groupe ». Daniel Kretinsty, après sa tentative infructueuse de reprise de Tech Foundations, envisage de céder certaines activités. Une partie des revenus des cessions reviendrait comme bonus au créancier selon Bloomberg.

Selon Les Échos et La Tribune, le groupe des créanciers proposerait lui de faire disparaitre environ 2,4 Md€ de dette. Il souhaite par ailleurs s’associer à un industriel pour redresser le groupe et conserver l’intégrité de son périmètre hors activités souveraines. En raison de cette convergence de position, un alignement avec Onepoint parait donc envisageable.

« Nous allons maintenant travailler avec nos créanciers financiers pour trouver une solution d’ici le 31 mai qui leur soit acceptable et conforme aux paramètres que nous avons partagés. Je suis convaincu qu’un accord final pourra être conclu d’ici la date cible de juillet », a déclaré Paul Saleh, Directeur général d’Atos dans le communiqué du groupe.

En parallèle le groupe poursuit ses discussions avec l’État pour la cession des activités souveraines dans le domaine des supercalculateurs et de la cybersécurité. Thales et Chapsvision ont manifesté leur intérêt pour certaines de ces activités.