Atos a présenté mardi les paramètres de son plan de refinancement, soumis la veille à ses créanciers. Confronté à un mur de dette de 4,6 Md€ dont 3,65€ à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025, le groupe évalue à 600 M€ les liquidités nécessaires pour financer son activité sur la période 2024-2025. Il cherche par ailleurs à obtenir 600M€ de nouvelles lignes de crédit renouvelables et de garanties bancaires additionnelles, soit au total 1,2 Md€ d’argent frais pour assainir ses finances. Atos souhaite en complément prolonger de 5 ans les échéances de la dette restante et réduire de 2,4 Md€ sa dette brute d’ici 2026.

Sur la base de ces lignes directrices, Atos a donné aux parties prenantes existantes et aux investisseurs tiers jusqu’au 26 avril pour soumettre leurs propositions, avec l’objectif de parvenir à un accord de refinancement d’ici juillet. Pour préserver sa liquidité jusqu’à l’accord, Atos a obtenu un financement intermédiaire de 450 millions d’euros auprès de ses créanciers et de l’État. Sur ce montant, l’État octroiera un prêt de 50 M€ qui lui donnera un droit de regard renforcé sur les activités stratégiques, notamment les supercalculateurs de la filiale Bull SA.

A partir du 26 avril, Atos examinera tous les plans de sauvetage proposés par les investisseurs, y compris celui de Onepoint, premier actionnaire du groupe avec une part de 11,4%. Son président David Layani a annoncé dimanche que le fonds Butler Industries se ralliait à son plan de sauvetage « OneAtos », qui vise à relancer le groupe en évitant son démantèlement.

David Layani pourrait se trouver à nouveau face à Daniel Kretinsky. Après l’échec de son projet de reprise de Tech Foundations, La Lettre avait rapporté le mois dernier qu’il pourrait s’allier avec le géant canadien CGI pour présenter une offre sur le groupe. Dassault Aviation serait également sur les rangs pour une partie des activités stratégiques logées dans BDS (Big data et sécurité).

Cette salve d’annonces alimente la volatilité de l’action. Après avoir bondi de 18% lundi suite à l’annonce du ralliement de Walter Butler au plan de Onepoint, le titre a chuté de plus de 13% mardi par crainte de la forte dilution qui pourrait découler de la restructuration.