Onepoint revient en première ligne dans le dossier Atos. Profitant du cours plancher de son concurrent, le groupe français de conseil en transformation numérique a fait l’acquisition de 9,9% du capital et des droits de vote. « Cette prise de participation intervient dans le cadre du projet de réorganisation en cours de la société, et de sa nouvelle gouvernance, et conforte la dimension stratégique des activités d’Atos », explique le groupe de David Layani dans un communiqué.

L’an dernier Onepoint, avec le soutien du fonds britannique ICG, avait fait une offre sur le périmètre Evidian (aujourd’hui Eviden) pour une valeur d’entreprise de 4,2 milliards €. Elle avait été rejetée à l’unanimité par le conseil d’administration d’Atos. La situation a peut être changé avec la démission de l’ancien président du conseil d’administration Bertrand Meunier, le ton en tout cas n’est plus le même.

« Nous accueillons Onepoint, une société française bien reconnue dans le domaine de la transformation numérique, en tant que nouvel investisseur principal d’Atos et attendons avec impatience un dialogue constructif avec eux ainsi qu’avec tous les autres actionnaires du Groupe dans le meilleur intérêt de toutes les parties prenantes », a réagi l’ESN dans un court communiqué.

Dans un entretien aux Échos, David Layani en a dit un peu plus sur ses intentions. Il se déclare favorable au projet de scission d’Atos et de cession de Tech Foundations à Daniel Kretinsky mais souhaite toutefois que le prix de vente soit amélioré, quitte à ce que l’homme d’affaire puisse renoncer à son engagement à prendre une participation de 7,5% dans Eviden. Ce qui laisse entendre qu’il convoite toujours Eviden sans Tech Foundations.

Justifiant sa prise de participation, il doit vouloir apporter stabilité et ancrage à Atos. « Nous ne sommes pas là pour faire un coup financier, nous nous positionnons en actionnaire de référence et sommes là pour longtemps », a-t-il affirmé au quotidien économique.

Dans un autre entretien à l’AFP, il évoque la dimension souveraine du dossier : « Il y a une telle sensibilité autour des actifs stratégiques, notamment dans la défense, qu’il semble important de faire des propositions prochainement au conseil d’administration pour que ces activités soient sanctuarisées dans l’intérêt de toutes les parties, en particulier de la défense nationale. »

Est-ce un soutien à la proposition faite fin octobre par des députés de nationaliser de façon temporaire ces actifs stratégiques ou la marque d’un intérêt pour les activités autres que celles des supercalculateurs et de la cybersécurité logés dans la division Big Data et Sécurité (BDS) ?

Vu la complexité du dossier, difficile de dire si Onepoint aura plus de succès que lors de sa première tentative. Mais en devenant le premier actionnaire d’Atos, il a désormais bien voix au chapitre.