La loi antifraude à la TVA applicable depuis le 1er janvier sur les logiciels de caisse impacte pratiquement toutes les entreprises utilisatrices de logiciels de gestion et crée un appel d’air en faveur des solutions permettant de se mettre en conformité. Explication de Philippe Villain, co-fondateur gérant de Wavesoft.

Channelnews : Comment s’est passée l’année 2017 pour Wavesoft ?

Philippe Villain : Nous avons été monopolisés par l’actualité concernant l’évolution des obligations légales liées à la loi de lutte contre la fraude à la TVA. Cette loi, sortie en 2016 et applicable depuis le 1er janvier 2018, nous a obligé à certifier nos logiciels pour garantir qu’ils sont bien conformes aux nouvelles dispositions. Nous avions deux choix : soit l’auto-certification, soit passer par un organisme de certification accrédité par l’AFNOR. Le processus d’autocertification nous paraissait léger. Nous avons donc opté pour la certification NF, plus contraignante, qui permet à notre sens de mieux sécuriser les clients. Mais c’est un processus lourd qui a mobilisé 6 mois la R&D sans évolutions fonctionnelles visibles autre que rendre toute modification de facture impossible après coup.

Quelle certification avez-vous obtenu et quand ?

Philippe Villain : Nous avons obtenu la norme NF 525 pour notre logiciel d’encaissement et la norme NF 203 pour notre solution de comptabilité-gestion. Nous avons passé les certifications au mois de novembre.

Est-ce que cela a un impact positif sur les ventes ?

Philippe Villain : incontestablement d’autant que pratiquement tous nos clients sont concernés par la nouvelle loi. Alors que tout le monde pensait au départ que seules les entreprises utilisant des logiciels de caisse étaient concernées, en réalité, dès lors qu’une entreprise soumise à la TVA est susceptible de faire de la vente aux particuliers, elle est tenue de se mettre en conformité. La courbe de notre croissance reflète bien cette prise de conscience : depuis un mois, nos ventes sont en augmentation de 30%, contre +16% au deuxième semestre 2017 et +5% au premier semestre.

Quelles sont vos perspectives pour 2018 ?

Philippe Villain : Nous sommes plutôt optimistes. Après une année 2017 marquée par une nette reprise de l’activité globale, 2018 devrait être alimentée par l’appel d’air créé par ces nouvelles obligations légales. Et nous pensons que cela devrait se prolonger en 2019.

Quel est le chiffre d’affaires de Wavesoft ?

Philippe Villain : Nous ne le communiquons pas.

Pourquoi ?

Philippe Villain : Car nous sommes en concurrence avec des géants comme Sage ou Cegid pesant des centaines de millions de chiffre d’affaires et employant des milliers de personnes et que c’est compliqué d’exister face à eux. Je me contente d’indiquer que nous avons 24.000 utilisateurs de nos logiciels et que sommes cotés G3 Banque de France, ce qui nous positionne dans une fourchette de 3 à 7 M€ de chiffre d’affaires. Wavesoft emploie une trentaine de salariés.

Qui sont les partenaires de Wavesoft et quelle taille de projets adressent-ils ?

Philippe Villain : Il est important de rappeler au préalable que Wavesoft réalise 100% de ses revenus en indirect. Nous nous appuyons sur quelque 70 centres de compétences certifiés. Pour comparaison, ils étaient une cinquantaine il y a deux ans. On peut citer des sociétés telles que Illam Informatique (12), Espace Technologie (85) ou Aide Info (91). Le budget moyen d’un projet Wavesoft est compris entre 10 et 60 K€.