L’envolée des cours du spécialiste de la Sumo Logic, de JFrog (plateforme DevOps) et, surtout, de Snowflake (dont la valorisation a explosé) lors de leur introduction en bourse fait planer le spectre d’un krach boursier, semblable à l’éclatement de la bulle technologique en 2000. Selon Toni Sacconaghi, il y a « une myriade de similitudes », entre la situation actuelle et la bulle .com qui a éclaté en mars 2000 provoquant une chute du Nasdaq de 67% au cours des neuf mois suivant. L’analyste vedette de Bernstein, dont les propos sont rapportés par The Register, rappelle que sept des neuf grandes entreprises technologiques de l’époque – Cisco, Intel, Oracle, Nortel, Lucent, Sun Microsystems et Hewlett Packard – « n’ont jamais dépassé leur capitalisation boursière record atteinte en 2000 ». Parmi elles, Nortel, Lucent et Sun ont d’ailleurs disparu depuis. « Si Microsoft et IBM ont finalement réussi à dépasser leur valorisation d’alors, il leur a fallu plus de 12 ans pour le faire », a-t-il ajouté.
Parmi la « myriade de similitudes », l’analyste pointe la surperformance soutenue des actions technologiques qui perdure depuis huit ans, le fait que les 12 principales valeurs technologiques ont bondi de 170% en valeur au cours des 12 derniers mois, contre 146% lors de l’explosion de la bulle internet, et que le pourcentage du secteur de la technologie sur l’ensemble de la capitalisation boursière des 1.500 principales entreprises américaines est de 37%, ce qui est « étrangement similaire au sommet de la bulle de 2000 ».
Le nombre d’entreprises qui perdent de l’argent inquiète également Toni Sacconaghi « Le pourcentage d’entreprises technologiques non rentables aujourd’hui est élevé par rapport à l’histoire (32%), et n’est pas radicalement différent de celui de mars 2000 (36%) », explique-t-il. Parmi ses craintes, il cite encore un écart de valorisation entre les actions technologiques les plus chères et les moins chères semblable à celui de mars 2000 ou les fractionnements d’actions qui peuvent faire grimper la valorisation.
Cela dit, les valorisations sont aujourd’hui élevées mais n’atteignent pas les sommets de la bulle de 2000. Par ailleurs, les fondamentaux du secteur technologique semblent meilleurs que jamais, les logiciels et les modèles d’abonnement étant plus répandus, reconnaît l’analyste de Bernstein qui recommande cependant aux investisseurs une grande prudence lorsqu’il s’agit d’investir dans les vedettes de la bourse. Notons à ce propos, que le titre Snowflake a perdu plus de 14% depuis sa cotation record du 16 septembre.