Les bruits concernant une possible cession d’HPE refont surface aux Etats-Unis. A l’origine des dernières rumeurs : une note de l’analyste vedette de Bernstein, Toni Sacconaghi.

Selon lui, une fois les spin-offs des activités services et de la division logiciels finalisés, la capitalisation boursière du constructeur s’établira aux alentours de 23 milliards de dollars et la valeur réelle de l’entreprise ne dépassera pas 13 milliards de dollars, ce qui en fait une proie potentielle.

« Nous notons que la CEO Meg Whitman est à la tête d’HPE depuis six ans, qu’elle vient d’avoir 60 ans et à de longue date un intérêt pour la politique. Une vente d’HPE peut représenter pour elle un coup final attrayant », écrit l’analyste dans sa note que se sont procurés nos confrères de The Channel.

Selon lui, la liste des acheteurs potentiels pourrait inclure Huawei, qui lutte pour avoir sa part du marché américain, ainsi que Lenovo, Tsinghua, Oracle, Cisco et Dell. « Mais tous ont devant eux des obstacles », ajoute toutefois Toni Sacconaghi.

Lenovo digère encore toujours l’acquisition des serveurs x86 d’IBM et l’acquisition de Motorola. Par ailleurs, les transactions avec d’autres firmes asiatiques donneront lieu à une étude minutieuses de la part du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the US). Quant à Tsinghua, il contrôle déjà une co-entreprise avec HPE, et possède une participation importante dans Western Digital.

Du côté des Américains, Dell est trop endetté après l’acquisition d’EMC et Oracle, qui se débat toujours avec le hardware hérité de Sun, n’a plus qu’un objectif : le cloud. Un rachat par Cisco aurait plus de sens estime Bernstein, mais se heurterait probablement à la législation antitrust à cause d’une part de marché trop importante dans le domaine des réseaux.

Toni Sacconaghi envisage plutôt un rachat par un fonds d’investissement privé. Bien que la somme à débourser soit considérable (18 milliards de dollars hors HP Financial Services), l’affaire est réalisable et créerait de la valeur selon lui. Il cite l’exemple de KKR qui a racheté First Data pour 29,2 milliards de dollars et de Silver Lake qui a injecté 28 milliards de dollars dans l’acquisition d’EMC par Dell. Mais insiste-t-il, « il s’agit d’une possibilité, il n’y a pas d’acheteurs probables ».

Interrogé par nos confrères britanniques, le directeur général de l’Enterprise Group d’HPE, Antonio Neri, a rejeté une telle probabilité, estimant la société – qu’il situe au même que 3M, Nike ou encore McDonald – hors d’atteinte de la plupart des acheteurs potentiels.