Le Syntec Numérique vient de publier les résultats de la troisième vague de son baromètre Covid-19. Menée du 20 mai au 1er juin 2020, en sortie de confinement, cette troisième enquête a obtenu 166 réponses d’un échantillon représentatif d’entreprises de services numériques, d’éditeurs et de sociétés de conseil en technologie (dont 10% de startups) employant près de 100.000 salariés en cumulé.
Premier enseignement, à l’heure du déconfinement les chefs d’entreprise du secteur du numérique sont un peu moins pessimistes que lors du second baromètre, réalisé en plein confinement (du 20 au 27 avril). S’ils sont toujours aussi nombreux (80%) à anticiper une baisse de leur activité au deuxième trimestre, la proportion de ceux qui voient leurs revenus reculer au second semestre est en léger recul (72% contre 75%). En moyenne, les répondants n’envisagent plus qu’une baisse de 19,7% de leur chiffre d’affaires au deuxième trimestre (contre -25,1% lors du second baromètre) et de 13,5% au second semestre (contre -16,7%). Une baisse d’activité sensiblement moins marquée que la baisse de 20% du PIB de la France anticipée par l’Insee au second semestre, pointe le Syntec Numérique.
On notera toutefois l’importante différence d’appréciation entre les éditeurs de logiciels, les ESN et les sociétés de conseil en technologie sur la situation. Alors que les éditeurs n’anticipent en moyenne qu’une baisse de 6,9% de leurs revenus au second semestre, contre -18,6% pour les sociétés de conseil en technologie. De même, la taille des entreprises a une influence sur leur réponse : les entreprises de moins de 10 salariés sont beaucoup plus pessimistes pour leur deuxième trimestre (avec un recul de 27,5% de leurs ventes) que les grandes entreprises (-15,8% « seulement »).
Ce regain d’optimisme s’explique peut-être par une prise de commande meilleure que prévu au deuxième trimestre. Alors qu’en avril, quatre entreprises sur cinq anticipait une prise de commande en baisse de plus de 25% (en nombre) sur la période avril-juin, en mai, une entreprise sur deux table sur une baisse de moins de 25%.
La situation s’améliore également du côté des prix. Alors que trois entreprises sur quatre (74%) étaient confrontées à des demandes de renégociation tarifaire de leurs clients il y a deux mois, en mai, une entreprise sur deux (48%) déclare n’avoir aucune demande de ce type.
L’embellie s’observe aussi sur le front de la trésorerie. Alors qu’en avril 80% des répondants anticipaient des difficultés de trésorerie d’ici à la fin de l’année, ils ne sont plus que 50% à se préparer à cette éventualité en mai.
Malgré ces bonnes nouvelles, la politique de recrutement des entreprises du numérique reste fortement impactée : 36% des répondants ont gelé leurs recrutements et 28% ne recrutent que sur mission. Enfin, pour les 73% d’entreprises qui ont des contrats d’alternance, de professionnalisation ou d’apprentissage, la moitié (52%) attendent la rentrée pour rouvrir des contrats de ce type.