Si le commun des mortels attribuait l’envolée des cours des géants de la tech américaine à la pandémie de Covid-19 qui favorise peu ou prou leurs activités, la plupart des analystes mettaient ce scénario en doute. Il semble bien qu’ils avaient raison. Si Apple a vu sa capitalisation dépasser les 2.000 milliards de dollars, si Amazon a ajouté à sa valeur marchande plus d’argent en un mois que pendant toute l’année dernière et si le l’action de Microsoft s’est envolée au Nasdaq ce n’est pas uniquement à leur activité qu’ils le doivent mais bien à un investisseur surnommé « la baleine » par le Financial Times qui jusqu’à présent ne connaissaient pas son identité. Celle-ci a été découverte lors de la présentation des résultats de Softbank. C’est du moins ce que prétendent des personnes bien informées qui se sont confiées au quotidien d’information financières britannique ainsi qu’au Wall Street Journal. Selon elles, le patron du conglomérat, Masayoshi Son, a fait faire à Softbank des paris gigantesques qui ont boosté les joyaux de Wall Street.

En analysant les documents boursiers du milliardaire japonais, ils ont découvert que ce dernier a accumulé depuis le printemps pour près de 4 milliards de dollars d’options d’achat (contrat qui permet à son souscripteur d’acquérir des titres à un prix déterminé et à une date fixée à l’avance) portant sur environ 50 milliards de dollars d’actions d’entreprises technologiques. Comme l’indique Bloomberg, il est rare que les achats d’options liés à des actions d’entreprises soient si explosifs qu’ils peuvent faire bouger les marchés de cette manière. Mais c’est la théorie qui prévaut désormais.

Selon nos confrères, il s’agit là d’un jouet financier apprécié des investisseurs qui n’agissent pas de manière professionnelle, et qui ont pris goût à des plateformes de courtage telles que Robinhood pour tromper leur ennui pendant le confinement. « Il est difficile de connaître les motivations spécifiques qui ont poussé Son à rejoindre ce camp, mais ce n’est certainement pas l’ennui. », peut-on lire sur le site d’information.

Considéré d’abord comme un visionnaire, l’homme d’affaires a vu sa réputation ternie après des investissements massifs et risqués dans WeWork, Uber, ByteDance ou encore le groupe hôtelier indien Oyo.

Prenant conscience du risque de l’explosion d’une bulle, comparable à celle d’il y a 20 ans les investisseurs ont fait plonger lundi le titre SoftBank de 7,12%. « S’il y a une bulle dans les plus grandes entreprises technologiques, c’est sans doute dans leurs bénéfices et dans la manière dont elles ont été autorisées à développer un pouvoir monopolistique, plutôt que dans leurs évaluations », a réagi sur Bloomberg le chroniqueur spécialisé John Authers.