Entre les audits de conformité agressifs, la marche forcée vers le Cloud, la déshérence du hardware et la tentation du direct, pas facile d’être un partenaire Oracle serein actuellement. Soucieux de réduire sa dépendance à l’égard du géant des bases de données, l’intégrateur niçois Setra Conseil a fait le choix depuis plusieurs années de l’ouverture et de la diversification.

S’il continue de réaliser l’essentiel de son activité autour des technologies Oracle – la société est certifiée Oracle Platinum avec pas moins de huit spécialisations validées – il s’est progressivement ouvert à d’autres éditeurs de bases de données relationnelles (notamment Microsoft SQL) et aux systèmes open source (MySQL, PostgreSQL…). Il vient ainsi de signer un partenariat avec EnterpriseDB, fournisseur de la version entreprise PostgreSQL, la plus populaire du moment. Depuis peu, Setra Conseil s’intéresse aussi aux technologies NoSQL, notamment celles de MongoDB et de Cassandra. Un rapprochement est en cours avec Datastax, à l’origine d’une version entreprise de Cassandra.

Cap sur les services managés

En parallèle, Setra Conseil a mis l’accent sur les services managés faisant progressivement baisser la part de son activité négoce. L’intégrateur réalise désormais l’essentiel de son activité dans l’administration à distance de plateformes et de systèmes de bases de données. Il propose par exemple une offre complète de services managés autour des systèmes Exadata, qui inclut la gestion des infrastructures supportant les bases de données, et vient de lancer une offre de services packagée autour de la problématique RGPD à destination des clients de la version standard du moteur de bases de données Oracle. Cette offre se pose en alternative aux options proposées par Oracle dans l’édition Entreprise.

Le négoce, qui pesait encore 50% du chiffre d’affaires il y a quelques années, a ainsi été ramené à 33% en 2017 et devrait représenter à terme autour de 20% du CA. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de continuer à accompagner des projets structurants, par exemple pour le compte d’hébergeurs et d’éditeurs qui montent leur architecture Cloud/SaaS, et d’assurer des prestations de conseil, de formation et de support niveau 3 autour des bases de données.

Une activité édition pleine de promesses

Dernier chantier en date : faire décoller son activité édition. Fin 2015, Setra Conseil rachetait Orachrome, éditeur de Lighty for Oracle, une solution de gestion des performances pour les bases Oracle. Particularité de cette offre, selon Jean-Pierre Bocchi, directeur général de l’entreprise : elle offre le même niveau de précision et d’analyse que le Tuning Pack, une option disponible uniquement dans la version Entreprise du moteur de bases de données d’Oracle. Une offre proposée uniquement via Internet en mode souscription. Avec environ 150 clients à ce jour (contre une dizaine au moment du rachat) et 100 K€ de revenus annuels, l’offre est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel, estime Jean-Pierre Bocchi qui vise plusieurs milliers de clients rapidement. Structurer le développement commercial de Lighty – dont une déclinaison pour PostgreSQL est en préparation – sera donc l’un des axes prioritaires de la société cette année.

Société de 35 salariés avec des sites à Sophia Antipolis, Aix, Lyon et Paris, Setra Conseil a achevé son exercice 2017 sur un chiffre d’affaires de 4,2 M€ pour un résultat d’exploitation de 360 K€. Très attentive à la satisfaction de ses clients – et de ses salariés – elle revendique 250 références, parmi lesquelles des comptes du CAC 40. Son secret pour séduire et fidéliser les clients ? Son indépendance vis-à-vis d’Oracle et à sa culture de l’engagement, suggère Jean-Pierre Bocchi. Cette année, Setra Conseil vise un chiffre d’affaires compris entre 4,7 et 5 M€, ce qui devrait la conduire à porter son effectif au seuil des 40 collaborateurs d’ici à la fin de l’année.