Depuis dix-huit mois, les groupements Séquence et Escrim négociaient leur rapprochement. Mais alors que le processus était proche d’aboutir, la démission en cascade de cinq membres du conseil d’administration de Séquence ces dernières semaines a tout remis en question.

C’est Alain Possard, directeur général de Séquence Informatique, qui a ouvert le bal dès le mois de juin, en annonçant qu’il n’accompagnerait pas le processus de fusion à son terme. Il a été rapidement imité par Richard Guélin, lui aussi directeur général de la SA Séquence et par ailleurs président d’Hexapage. En octobre, Antoine Taffin (Delta Technologie) a annoncé lui aussi sa démission. Et finalement il y a deux semaines, Marc Gilles (Com6) et Frédéric Pajot (Touiller Organisation) leur ont emboîté le pas, achevant d’isoler Régis Bruteul, président du groupement et principal artisan du rapprochement avec Escrim. Dans ce contexte, c’est Escrim qui a pris l’initiative de mettre le projet entre parenthèses.

Selon l’un des administrateurs démissionnaires, personne ne contestait la pertinence économique du projet de fusion. Ensemble, les deux groupements y auraient gagné un pouvoir de négociation renforcé vis-à-vis des fournisseurs avec une capacité d’achats de près de 250 M€ par an au lieu de 130 M€ pour Séquence et de 110 M€ pour Escrim. Leurs quelque 70 adhérents (une trentaine pour Séquence et une quarantaine pour Escrim) auraient également bénéficié d’un plus large choix de services, les outils développés par les deux groupements étant assez complémentaires. Séquence est notamment à l’origine d’un outil de commandes mutualisées (Internet achat) très efficace, tandis qu’Escrim jouit d’une expertise reconnue en matière de communication-marketing.

C’est plutôt sur les modalités du rapprochement que les divergences se sont cristallisées. C’est apparemment Séquence qui devait absorber Escrim. Mais, il était entendu que ce soit le président de d’Escrim qui devienne président du nouvel ensemble, avec des pouvoirs renforcés par rapport à ceux du président de Séquence. « Certains membres de Séquence craignaient de se retrouver dans un modèle client-fournisseur au détriment de leur modèle participatif et demandaient plus de transparence sur les comptes et les décisions du nouvel ensemble », poursuit notre administrateur. Mais leurs objections n’ont pas été suffisamment entendues provoquant le divorce au sein du conseil d’administration et menaçant le groupement d’éclatement.

Au final, les conséquences de cette crise pourraient être limitées pour Séquence. Une assemblée générale se tiendra vendredi prochain pour élire un nouveau conseil d’administration et définir de nouvelles orientations. Si le départ d’un de ses membres imminents n’est pas à exclure, cette AG devrait préserver l’unité du groupement.

Sollicité pour exposer la position d’Escrim sur ce dossier, Olivier Rondeau, son directeur, n’a pas donné suite.