Contesté, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, son président a finalement passé la main. Un changement qui pourrait avoir des répercussions sur l’évolution de la filiale française.
Apprenant au cours d’un conseil de surveillance de l’éditeur que son mandat ne serait pas renouvelé, le président de SAP, Léo Apotheker, a préféré démissionner de ses fonctions. De plus en plus contesté au sein de la société, il devait faire face à la fois à l’hostilité d’une grande partie des salariés et du président du conseil de surveillance, Hosso Platner. Il avait également dû plier face à la fronde de clients qui s’opposaient à la mise en place d’un nouveau programme de maintenance « Enterprise Support ».
Léo Apotheker sera remplacé par l’Américain Bill McDermott, responsable des opérations sur le terrain et ancien président de Gartner, ainsi par Jim Hagemann Snabe, chargé des développements produits et dont le nom circulait depuis quelque temps au sein de l’entreprise.
Le choix de ce dernier permettra à l’éditeur de se positionner clairement sur le marché du cloud computing, ce que refusait son prédécesseur.
La désignation de Bill McDermott, dont le carnet d’adresse est copieusement garni, devrait quant à elle permettre de conforter la présence de SAP sur le marché nord-Américain. Elle pourrait ainsi être le prélude au rapprochement avec un acteur de premier plan d’outre-Atlantique.
Le départ de Léo Apotheker devrait au contraire éloigner le scénario « français » selon lequel l’entreprise pourrait déplacer son centre de décision vers Paris, ville que connaissait bien l’ancien président de SAP puisqu’il fut le fondateur de la filiale française qu’il dirigea jusqu’en 1997.
Reste à voir si l’abandon de ce projet signera également la fin des grandes manœuvres de la filiale française, manœuvres récemment concrétisées par la création de SAP holding.