Le plan social de trente personnes annoncé par Microsoft à la division Publicité et Internet a surpris tout le monde, y compris en interne. Mais si on voit difficilement l’éditeur se retirer de ce marché, il doit adapter son effectif à ses revenus.


L’annonce est symbolique pour Microsoft France : pour la première fois en quinze ans, un plan social vient d’y être annoncé. Un plan modeste à l’échelle de l’entreprise : une trentaine de postes sont menacés sur 1.500, soit 2% de l’effectif. Loin des quelque 7% qui quittent chaque année la société sur démission ou licenciement sec. Un taux d’ailleurs revendiqué par la corporation, qui ne cache pas qu’il s’agit d’un critère de bonne gestion sociale.

Le symbole n’est donc pas que Microsoft licencie mais qu’il taille dans les effectifs d’une activité Publicité et Internet qui perd de l’argent. Et la coupe n’est pas anecdotique : les 40 postes supprimés représentent plus d’un tiers de l’effectif de la division concernée. Une saignée à laquelle personne ne semblait s’attendre en interne, tout le monde ayant à l’esprit les milliards engloutis et les années qu’il aura fallu attendre avant que la Xbox n’atteigne une exploitation équilibrée.

Ce qui a probablement joué cette fois, c’est qu’en plus d’être déficitaire l’activité Publicité et Internet est en perte de vitesse. La faute notamment à Facebook, qui a détourné la lucrative audience qu’avait su se constituer Messenger. Et son moteur de recherche Bing qui ne décolle pas face à Google avec une part de parché (stable) de 3,1% en mai selon AT Internet (contre 89,9% pour Google).

Pour autant, Microsoft ne semble pas prêt à quitter ce marché. Les investissements continuent, notamment dans Bing mais aussi via le rachat de certaines technologies Yahoo. Et si l’effectif diminue drastiquement en local, une partie des postes perdus vont être soit redéployés au niveau européen, soit sous-traités, selon une source interne.