L’État cherche toujours à sanctuariser les activités stratégiques et sensibles d’Atos. Il l’a confirmé à l’ESN dans une nouvelle lettre d’offre non engageante qui les valorise à 700 millions d’euros en valeur d’entreprise. Atos a précisé vendredi que l’offre portait sur « l’acquisition potentielle de 100% » de trois activités de sa division BDS (Big Data & Cybersécurité) : les supercalculateurs (Advanced Computing), les systèmes électroniques de défense (Mission-Critical Systems) et les produits de cybersécurité.
Atos avait déjà reçu une première lettre en avril, qui avait alors valorisé ces activités entre 700M€ et 1 Md€. La confirmation de l’offre a permis à l’action Atos de rebondir de près de 15% vendredi. Mais cette nouvelle proposition dans le bas de la fourchette a sans doute fait grincer des dents chez Atos.
Tout en se disant prêt à la discussion avec l’État, le conseil d’administration est resté sur la réserve en déclarant « qu’aucune certitude ne peut être apportée quant à l’issue des négociations et à la conclusion d’un accord définitif entre les parties. »
Avec cette offre, l’État a « tenu parole », a fait valoir le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire sur le plateau de Franceinfo. Selon lui, « d’autres entreprises pourraient être partenaires » pour acheter les « activités stratégiques » d’Atos, et « garantir » ainsi qu’elles « restent sous le contrôle total ou partiel de l’État ». Un consortium formé par Dassault et Thales serait même prêt à faire une offre sur les activités souveraines militaires selon La Lettre.
Mardi, Atos avait déjà annoncé être entré en négociations exclusives avec Alten pour la vente de son activité Worldgrid pour une valeur d’entreprise engageante de 270 millions d’euros. Cette filiale spécialisée dans les services pour le secteur de l’énergie, notamment sur le nucléaire, emploie 1100 personnes et a généré un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros en 2023.
Avec ces deux opérations, Atos peut donc espérer récupérer autour d’un milliard d’euros. Une possible bouffée d’oxygène alors que l’entreprise travaille toujours pour parvenir à un accord de restructuration financière avec le consortium Onepoint et ses créanciers financiers.