Selon Reuters Thalès travaille à un projet de rachat des activités de cybersécurité d’Atos dont le montant pourrait avoisiner 2,7 milliards d’euros. Des sources ont déclaré à l’agence que Thalès avait approché plusieurs fonds de capital-investissement (Bain Capital, CVC Capital Partners et PAI Partners), en vue d’étudier la possibilité d’une offre commune sur Atos préalable à la scission de ses activités. Le souhait de Thalès serait de racheter Big Data & Cybersecurity (BDS), la division de cybersécurité d’Atos. Une cible d’autant plus tentante que la valorisation d’Atos est à son plus bas depuis 2012, notamment suite à deux avertissements sur résultats en sept mois. Les sources ont reconnu que le projet risquait de se heurter à l’opposition du gouvernement, surtout en période d’élection présidentielle.

La publication de Reuters a fait réagir les deux principaux protagonistes. Thalès a déclaré « ne pas être en discussion avec Atos à ce sujet » tout en se disant « potentiellement intéressé par tout actif de cybersécurité qui serait disponible à la vente ». Le lendemain Atos a répondu que sa division cybersécurité n’est « pas à vendre ». « On est concentré sur notre plan de ‘turnaround’ et on est convaincu du potentiel de retournement considérable du groupe », a déclaré un porte-parole d’Atos.

Atos a repoussé les précédentes ouvertures de Thales pour son activité BDS et considérerait toute décision de fonds de capital-investissement de lancer une offre publique et de radier Atos de la Cote de la Bourse de Paris comme hostile et injustifiée a déclaré une source à Reuters. Une telle action serait éminemment sensible en raison des activités d’Atos, notamment pour l’armée et des services de renseignement français. « L’État français détient la clé de toute vente éventuelle de la division BDS d’Atos », ont souligné les sources de Reuters. « La vraie question est celle de l’avenir d’Atos et c’est réellement une question politique », a déclaré à Reuters Mikael Jacoby, directeur de trading pour l’Europe continentale chez Oddo Securities selon qui « cette question va rester dans l’esprit des investisseurs même si à court terme, il n’y a rien à attendre. »