Nous poursuivons notre enquête en trois volets sur le Green It dans les entreprises avec une interview de Raphaël Ducasse, directeur associé du cabinet conseil et intégrateur « vert » Evea Group.

 

Channelnews : Comment est perçu le Green IT par les entreprises aujourd’hui ?

 

Raphaël Ducasse : Le vert devient un marché aux États-Unis; Chez nous, il s’agit plutôt d’une interrogation.

 

Y-a-t-il une attente des entreprises ?

 

Raphaël Ducasse : Oui, car la sensibilité au développement durable devient importante quand on constate que le bilan carbone de la filière informatique est plus important que celui du transport aérien. La plupart des PC sont allumés 18 heures par jour et ne sont utilisés que pendant 3 heures. Il y a aussi la consommation des data centers, les systèmes d’impression, très voraces, et le transport, ce dernier problème pouvant être résolu par le télétravail.

 

Qu’est-ce qui pourrait faire décoller ce marché ?

 

Raphaël Ducasse : Il faut proposer un bilan économique aux entreprises, en cherchant le meilleur retour sur les investissements Green IT tout en tenant compte de leurs capacités financières. La première tâche consiste à informer le DSI. Il faut ensuite partager cette information avec l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise. La phase de sensibilisation et d’information est très importante.

Il faut après cela faire un bilan de l’existant avec un audit énergétique, notamment sur la partie impression, pour en tirer un bilan carbone. Nous formons d’ailleurs des collaborateurs sur le bilan carbone.

La dernière étape consiste à travailler sur le data center « green » et sur le parc informatique. Les clients ne s’intéressent à la consolidation de leur parc informatique que si on la couple avec un intérêt économique immédiat qui consiste à diminuer le nombre de serveurs, à réduire la taille du data center. Il faut mettre en place dans l’entreprise une équipe chargée de faire des économies.

Nous avons chez nous, deux personnes à temps plein rien que pour la partie green consulting de notre activité.

 

Quelles sont les entreprises les plus sensibles à cette démarche ?

 

Raphaël Ducasse : Les grands comptes sont sensibles, surtout lorsqu’ils ont déjà une approche environnementale et qu’on est en présence d’un responsable développement durable. Les plus intéressés sont cependant les grosses PME où l’informatique prend une très grande place et quelques data centers. Les petites sont souvent sensibles mais ne voient pas de ROI immédiat.

On trouve généralement beaucoup d’intérêt chez les DSI. Nous prévoyons d’ailleurs un événement à leur attention aux alentours du mois de mai. Notre approche consiste à faire la différence entre les matériels verts qu’annoncent les constructeurs et une vraie offre développement durable destinée aux services informatiques.

 

Lundi : Le point de vue de différents spécialistes et chefs d’entreprises sur la question.

Voir aussi : Le Green IT : préoccupation réelle ou gadget marketing ?