A quelques heures de la présentation de ses résultats, les analystes s’interrogent sur l’avenir de BlackBerry. Leur diagnostic devrait être retardé d’un trimestre, les ventes du Z10 n’étant pas significatives.
A quelques heures de la présentation de ses résultats, BlackBerry annonce qu’il a franchi les 100.000 applications disponibles sur le Z10, dont 80% seraient natives. Les autres seraient en fait des apps Android émulées, le portage sur la plateforme du fabricant devant se faire après que BB10 soit bien installé. C’est du moins ce que l’on affirme à Waterloo.
La firme est en revanche plus discrète sur les ventes du Z10 aux Etats-Unis. Lancée la semaine dernière en grande pompe, le smartphone n’aurait pas atteint les sommets escomptés. Résultat : la bourse de New York sanctionnait le titre qui perdait vendredi 7,7%. Depuis, la tendance baissière se confirme.
Par ailleurs, c’est justement aux Etats-Unis qu’il faudrait rechercher le mystérieux acheteur qui a commandé un million de Z10 il y a une dizaine de jours. Si l’on en croit All Things Digital, ce dernier n’est autre que Brightstar. Vieux partenaire de BlackBerry, la société distribue les terminaux canadiens, notamment dans les pays émergents tels que la Malaisie, où la marque rencontre un certain succès.
Brightstar s’occupe également de la distribution de produits pour le compte de Verizon. Selon, le cabinet Detwiler Fenton, cette commande pourrait finalement laisser entendre que l’opérateur américain n’aurait pas souhaité commander les Z10 directement pour son compte, laissant ce risque à son partenaire (qui pourrait liquider d’éventuels invendus sur d’autres marchés).
Si un mystérieux informateur a bel et bien confirmé que le commande émanait de Brightstar, un autre a en revanche tenu des propos plutôt sibyllins. « Le « Bright » est bon, le reste ne l’est pas », ce qui laisserait entendre que l’acheteur mystère serait en fait BrightPoint. La filiale mobilité d’Ingram aurait-elle pris un tel risque ? Mystère.
Les opérateurs américains n’ont pas joué le jeu
Cela dit cette commande, pas plus que les ventes aux Etats-Unis, ne seront prise en compte dans les résultats du fabricant. Des résultats qui pour le responsable télécoms du cabinet d’analyse Ovum, Jan Dawson ne devraient pas marquer le rétablissement du Canadien.
« Cela aurait pu être un fameux trimestre pour BlackBerry mais plusieurs facteurs vont impacter défavorablement les ventes de ses terminaux. Premièrement, le Z10 n’était sur le marché qu’environ un mois avant la fin du trimestre. Deuxièmement, le Q10, qui dispose du classique clavier mécanique, ne sera pas en vente avant un certain temps. De ce fait, pas mal de candidats à l’achat d’un terminal BlackBerry 10 attendront ce lancement. Enfin, les Z10 ont subi des contraintes d’approvisionnement dans les pays où ils ont été lancés, ce qui signifie que les personnes qui voulaient les acheter n’en avaient pas nécessairement la possibilité. »
Selon lui, il faudra attendre la fin du deuxième trimestre pour savoir si la nouvelle plateforme est vouée au succès ou à l’échec.
Revenant sur le lancement du Z10 aux Etats-Unis, il constate que l’appareil n’y a pas bénéficié de la même attention de la part des opérateurs, notamment AT&T, que les iPhone, Windows Phone et Android. « AT&T croit fermement à l’existence d’un troisième écosystème à côté de l’iPhone et d’Android mais, clairement, il n’est pas persuadé que BlackBerry 10 jouera ce rôle. »