Des rumeurs faisant état d’un nombre anormalement élevés de retours de Z10 ont affecté le cours de BlackBerry. La société à l’origine de ses rumeurs a déjà été poursuivie pour publication de fausses informations.

 

BlackBerry va demander à la  U.S. Securities and Exchange Commission, le gendarme américain de la bourse, et à son homologue canadien, l’Ontario Securities Commission, de diligenter une enquête à l’encontre de Detwiler Fenton, une société d’analyse et d’investissement de Boston. Celle-ci a en effet publié jeudi un rapport faisant état de retours anormalement élevés affectant le Z10, provoquant ainsi une chute de plus de 7% du cours du fabricant canadien. « Dans plusieurs cas, les retours excèdent à présent les ventes, un phénomène que nous n’avons jamais constaté auparavant », écrivait Detwiler Fenton dans une note adressée à ses investisseurs et reprise par la presse canadienne.

BlackBerry a aussitôt fait savoir dans un communiqué que le taux de retour du Z10 était en ligne, voire en dessous, des normes de l’industrie. Le fabricant souligne que Detwiler Fenton a refusé de lui remettre une copie du rapport et de lui expliquer la méthodologie employée. L’opérateur Verizon, qui commercialise le terminal, a lui aussi réfuté les affirmations de Detwiler Fenton.

Reuters, qui dévoile toute cette affaire, a de son côté constaté que si plusieurs rapports d’analystes faisaient état de ventes inférieures aux prévisions, aucun ne corroborait les affirmations de Detwiler Fenton.

« Nous avons confiance dans notre méthodologie et nous sommes ouverts à toute enquête de la part des régulateurs », a fait savoir la firme de Boston, précisant qu’aucun de ses collaborateurs n’avait d’intérêt financier dans BlackBerry.

Reuters souligne toutefois que Detwiler Fenton, a depuis une dizaine d’années eu plusieurs fois eu maille à partir avec la Financial Industry Regulatory Authority américaine (Finra) pour avoir publié des informations non conformes à la réalité, condamnant notamment la société à payer une amende de 250.000 dollars.

En décembre 2011, la FINRA a par ailleurs sanctionné le cabinet pour n’avoir pas exercé de contrôle sur ses salariés, permettant à ces derniers de multiplier les opérations de bourse pour le compte de ses clients afin d’engranger des commissions.

En 2007, l’entreprise, qui s’appelait alors Detwiler Mitchell Fenton & Graves, a cette fois fait l’objet d‘une procédure de la part de la SEC pour n’avoir pas supervisé les activités d’un de ses anciens salariés qui avait réalisé un montage financier frauduleux (chaîne de Ponzi).