Prévues ce mois-ci pour un déploiement du réseau en juillet, les enchères pour l’attribution des fréquences de 5G ont été reportées de quelques semaines début avril. Auditionné la semaine dernière en téléconférence par la commission sénatoriale de l’Aménagement du territoire et du développement durable, le président de l’Arcep Sébastien Soriano a déclaré que ces enchères auraient lieu soit en juillet, soit en septembre en « fonction de la vitesse de sortie de confinement ».

Ce report retarde sérieusement la délivrance des autorisations d’exploitation des licences normalement attendue fin juin. Orange avait d’ailleurs prévu de lancer son offre cet été. Par ailleurs, la France augmente ainsi son retard sur d’autres pays européens, la 5G étant déjà opérationnelle en Allemagne, Espagne, Irlande, Italie et au Royaume-Uni.

Rappelons que le gouvernement a pour objectif de lever au moins 2,17 milliards d’euros de cette vente.

Lors de cette audition sénatoriale, le président de l’Arcep a également été interrogé sur la présence ou non de Huawei parmi les équipementiers retenus. « Ce n’est pas à l’Arcep de décider, mais nous veillerons à ce que les opérateurs soient bien en situation de maîtrise de leur réseau, car ceux-ci deviendront de plus en plus logiciels, avec un recours accru à l’algorithmique. C’est d’ailleurs dans leur intérêt », a répondu le patron du gendarme des télécoms qui définit d’ailleurs ce dernier comme un régulateur « business friendly ». La balle est donc uniquement dans le camp de l’Anssi qui ne s’est pas encore prononcée officiellement, bien que certaines rumeurs laissent entendre que la présence du fabricant chinois serait autorisée dans les équipements et sites non sensibles. Si Orange et Free ont fait appel à Nokia et Ericsson pour leur réseau 5G, Bouygues et SFR souhaitent de leur côté pouvoir faire entrer Huawei dans la boucle. Les deux opérateurs s’appuient en effet sur l’équipementier chinois pour leur réseau 4G. Un refus de l’Anssi impliquerait le remplacement de certains équipements actuels qui ne nécessitent que des adaptations mineures pour supporter la 5G.