L’agence de notation américaine S&P a porté un nouveau coup dur à Atos en dégradant vendredi de 3 crans sa note de crédit, de BB- à B-, la relayant en catégorie « hautement spéculative ». L’agence justifie sa décision par le risque de liquidité et les incertitudes qui entourent les négociations sur les cessions d’activités et le refinancement.

L’agence rappelle qu’Atos a consommé plus d’un milliard d’euros de trésorerie en 2023 et que ses sources de liquidités disponibles ont encore diminué d’environ 100 millions d’euros au second semestre. Et cela au moment au moment où l’ESN fait face à des échéances importantes de la dette bancaire et des besoins saisonniers en fonds de roulement.

Au sujet de la cession de Tech Foundations au fonds de Daniel Kretinsky, S&P souligne que « la renégociation du prix et des conditions précédemment convenus pourrait compromettre le succès de la transaction ou entraîner de nouveaux retards par rapport au calendrier. »

Même son de cloche pour la cession de la division Big Data & Security (BDS) : « nous comprenons que la cession prévue de BDS à Airbus, d’une valeur indicative de 1,5 à 1,8 milliard d’euros, prendrait du temps. Cela limiterait la capacité de la société à utiliser le produit de la transaction pour combler le déficit de liquidités à court terme », ajoute-t-elle.

S&P précise qu’elle maintient la note sous surveillance, laissant entendre qu’elle pourrait encore abaisser ses notes si la société ne parvient pas à refinancer sa dette arrivant à échéance, ou au contraire la relever en cas de nouvelles plus positives. Elle avait déjà dégradé la note de BB à BB- en novembre 2023.

L’impact immédiat pour Atos a été une nouvelle chute de son action de plus de 8% vendredi. Mais la dégradation va évidemment compliquer la donne au niveau financier et même commercial.

« De nombreux contrats d’Atos, que ce soit chez Tech Foundations (infogérance) ou Eviden (cybersécurité, digital, big data) disposent de clauses libératoires permettant aux clients de changer de fournisseurs en cas de risque de solvabilité. La dégradation de la note de S&P pourrait convaincre des clients de sauter le pas », rappellent nos confrères du Figaro.