Le CEO de Snowflake Frank Slootman a réussi sa tâche. Aux deux introductions en bourse réussies à son actif (Data Domain et ServiceNow), le Néerlandais peut ajouter y ajouter celle du spécialiste de la gestion dans le cloud qui, s’avère être la plus importante de cette année.

Qu’on en juge : valorisé « à peine » 12 milliards de dollars il y a six mois, l’éditeur de logiciel créé en 2012 par les Français Benoît Dageville et Thierry Cruanes a vu bondir mercredi sa capitalisation à plus de 70 milliards de dollars, , dépassant celles de Dell Technologies et VMware. Introduites à 120 dollars, un prix très supérieur aux 75 à 85 dollars envisagés, les actions se sont échangées entre 260 et 265 dollars, avec même une flambée à 276,54 dollars, provoquant une interruption momentanée des négociations. Le cours de clôture s’est finalement établi à 253,93 dollars, soit un gain de 111,61%.

Parmi les gagnants de la journée on trouve le fonds de Warren Buffet, Berkshire Hataway, et Salesforce (qui a déjà participé à la dernière levée de fonds de la société), qui ont annoncé la semaine dernière qu’ils investissaient chacun 250 millions de dollars dans Snowflake lors d’un placement privé suivant l’IPO, une opération exceptionnelle pour l’oracle d’Omaha qui ne s’intéresse généralement pas aux entreprises en phase d’IPO. Cette décision a sans doute participé à l’explosion d’hier ou pour reprendre l’expression du quotidien canadien La Presse, à l’effet « boule de neige ».  L’opération a permis à Snowflake de lever 3,4 milliards de dollars.

C’est beaucoup pour une entreprise qui perd de l’argent. Bien que ses revenus du premier semestre aient bondi de près de 133% sur un an pour atteindre 242 milliards de dollars, l’entreprise aux 3.000 clients a perdu à peine moins d’argent qu’au premier semestre 2019, sa perte passant en une année de 177 millions de dollars à 171 millions de dollars.