Annoncé par Christine Lagarde le 27 novembre dernier, le Complément d’assurance-crédit public (CAP), est disponible depuis le 8 décembre auprès des principaux assureurs-crédit.

 

Le Complément d’assurance-crédit public (CAP) annoncé fin novembre par le gouvernement pour endiguer la baisse des encours inter-entreprises est officiellement opérationnel depuis le 8 décembre. Ainsi, les entreprises dont l’encours garanti a été revu à la baisse à partir du 1er octobre peuvent demander à bénéficier d’une couverture complémentaire garantie par l’état (via la Caisse Centrale de Réassurance). Cette assurance-crédit complémentaire peut atteindre 100% du nouvel encours mais est plafonnée au niveau de l’ancien encours.

 

Concrètement, une société qui disposait de 100 000 € d’encours avant le 1er novembre et qui a vu celui-ci baisser à 60 000 € peut recouvrer son encours initial. En revanche si son encours est tombé à 30 000 €, elle ne pourra compter que sur 60 000 € d’encours maximum. La garantie est valable pour une période de 3 mois renouvelable et revient à 1,5% de l’encours garanti (1,2% + 0,3% de commission). Les demandes de dossier sont à formuler directement auprès des grands assureurs-crédit tels Euler Hermes SFAC, qui ont tous inscrit ces produits complémentaires à leur offre.

 

Un bon accueil de la part des revendeurs

 

« Ce mécanisme d’aide est une bonne initiative, se félicite René-Luc Caillaud, pdg du grossiste ETC. Il reçoit d’ailleurs un très bon accueil de la part des assureurs-crédit et des clients. Il va permettre d’éviter les baisses brutales d’encours en laissant aux sociétés concernées un répit pour trouver des solutions alternatives auprès de leur banque ou de leurs propres clients ».

 

La mise en place de ce système tombe à pic compte tenu de la situation financière dans laquelle se trouvent les revendeurs informatiques. « Depuis le début de l’année, les encours n’ont cessé de baisser », s’inquiète René-Luc Caillaud. Une réalité que même les assureurs crédit admettent. « Nous sommes contraint de réduire nos garanties plus souvent qu’à l’accoutumée », reconnaît le conseiller sectoriel IT d’un grand assureur-crédit avant de tempérer en précisant que l’encours global garanti continue néanmoins de progresser en raison de l’afflux de nouveaux assurés.

 

Un système inopérant pour les « zéro encours » mais les fournisseurs réfléchissent à des alternatives

 

Mais le CAP ne résout pas tout. « Le problème des nombreux revendeurs dont l’encours tombe a zéro reste entier, poursuit René-Luc Caillaud. C’est le cas de ceux dont les bilans ne sont pas à jour ou dont les fonds propres sont négatifs ». Pour ceux là – ETC en recense près de 800 parmi ses clients – les grossistes proposent déjà souvent des alternatives maison et ils réfléchissent à des initiatives complémentaires en partenariat avec les grands fournisseurs.

 

Ainsi Microsoft et ETC viennent-ils de lancer une solution originale. Moyennant l’achat de 1000 € de produits Microsoft, les revendeurs bénéficient d’un encours garanti de 5 000 € pendant six mois financé par l’éditeur (via l’assurance complémentaire mise en place par ETC dans le cadre de l’ARTHIC [Association des revendeurs à taille humaine du secteur de l’informatique]). Et HP serait en train d’étudier des initiatives comparables.

 

Sur le même sujet :

Défaillances d’entreprises : l’informatique n’est plus un secteur privilégié

Revendeurs : hausse attendue du nombre de défaillances