Tech Data a multiplié les initiatives afin d’aténuer les révisions massives d’encours pour ses clients. Pascal Murciano, son directeur financier fait le point sur les mesures prises et leur succès.
Channelnews : Vous avez été parmi les premiers à réagir au phénomène de baisse massive des encours initié par les assureurs-crédit cet hiver. Pouvez-vous nous décrire les mesures que vous avez prises ?
Pascal Murciano : En effet, dès la mi-février nous annoncions le rétablissement pour trois mois des lignes d’encours supprimées. Fin mars, nous avons mis en place plusieurs formules complémentaires susceptibles d’empêcher que la crise des encours ne finisse par nous asphyxier. Nous avons ainsi proposé à 1.500 de nos clients résiliés de leur attribuer une ligne de crédit comprise entre 5.000 et 20.000 € avec pour seule condition de payer par LCR automatique (traite automatique assimilable à un prélèvement).
Nous avons aussi annoncé un discount de 1% pour tout achat réalisé en ligne et payé par carte bancaire. Nous avons au passage renforcé notre équipe crédit qui a toute latitude pour négocier des crédits maison. Notez également que nous avons souscrit et financé de notre propre initiative des compléments d’assurance-crédit publics (CAP). Enfin, nous annoncerons dans les prochains jours un accord avec Leasecom pour accéder à des formules locatives à partir de 10.000 € d’achats.
Comment fonctionnent ces différentes formules ?
Pascal Murciano : je ne peux pas vous donner de chiffres précis mais je peux vous dire que nous eu un bon taux de réponse sur les paiements par LCR automatique et que nous avons doublé le chiffre d’affaires payé par carte bleue sur le Web. Quant aux CAP, ils profitent à des centaines de clients.
Jusqu’à quand sont valables ces différentes facilités ?
Pascal Murciano : Le discount de 1%, au départ limité au mois d’avril, a été prorogé sur le mois de mai et le sera certainement sur le mois de juin. Les lignes de crédit maison sont valables jusqu’à la fin du mois de juin mais elle seront probablement prorogées. Cela dépendra de la sinistralité.
Justement avez-vous constaté une augmentation du nombre de défaillances ?
Pascal Murciano : Oui mais elle reste dans des limites acceptables, c’est-à-dire autour de 10%. Cela dit, je ne crois pas que nous ayons encore atteint le creux de la vague. Nous l’atteindrons probablement durant le deuxième ou le troisième trimestre.
Vous n’avez pas fait référence au CAP+, le volet spécifique du CAP destiné aux entreprises dont l’encours a été totalement résilié. Votre confrère René-Luc Caillaud, pdg d’ETC, pense ainsi qu’il pourrait résoudre 90% des problèmes d’encours qui persistent encore.
Pascal Murciano : Le CAP+ vient à peine d’être promulgué mais je ne crois pas qu’il pourra s’appliquer à tous les résiliés. Il est associé à beaucoup de conditions restrictives, notamment en termes de rating auprès des assureurs-crédits et de capitaux propres. Nous pensons que seuls 20% de nos clients résiliés seront éligibles in fine.