Depuis quelques mois, les assureurs-crédit ont tendance à devenir frileux par rapport aux revendeurs informatiques. A tel point que les fournisseurs en sont à envisager des mesures de soutien direct de leurs partenaires.

 

La baisse des encours qui frappe les revendeurs informatiques depuis quelques mois commence à devenir un sujet d’inquiétude pour les fournisseurs. Comme l’admet Jean-Christophe Dupuy, directeur de la stratégie partenaires France, « depuis quelques semaines, les grossistes nous signalent qu’il commence à y avoir un problème d’encours dans le channel qui pourrait s’avérer préjudiciable au business au cours des prochains mois ».

 

Le phénomène n’est pas nouveau mais il prend de l’ampleur. « Ayant constaté un allongement des délais de paiement de certains revendeurs, les assureurs crédit avaient déjà orchestré une première vague de baisse d’encours en juin-juillet dernier, signale René-Luc Caillaud, PDG du grossiste ETC. Une deuxième vague avait suivi en octobre-novembre au moment de la prise de conscience des conséquences de la crise financière. Depuis le début du mois de janvier, on assiste à une troisième vague. »

 

Pour l’instant, le phénomène paraît difficilement quantifiable et aurait encore peu pénalisé les ventes. « Paradoxalement, dans la plupart des cas, ce sont les clients qui utilisent peu leur encours qui sont les plus concernés par ces baisses », note René-Luc Caillaud. Autre argument : bien que souvent significatives, les baisses d’encours peuvent souvent être compensées par le Complément d’Assurance-crédit Public (CAP), mis en place par le gouvernement. Néanmoins, le PDG d’ETC reconnaît que la croissance de janvier a été très faible et qu’il y a des cas compliqués de gros distributeurs dont l’encours a été réduit à zéro ou presque.

 

Dans ce contexte, les fournisseurs en sont déjà à envisager des mesures de soutien direct au channel pour tenter d’enrayer le phénomène avant qu’il ne soit trop tard. Microsoft et HP testent ainsi avec Actebis, un système d’encours supplémentaire dédié à leurs produits. Certains pourraient même aller jusqu’à prendre en charge une partie du risque en proposant des formules de commande en direct afin de fournir des réserves d’encours à ceux qui en manquent cruellement.