Les grossistes informatiques vont engager des actions de lobbying pour favoriser la mise en place d’un plan de maintien et de rétablissement des encours pour les petits revendeurs.

 

Réunis en assemblée extraordinaire le 16 mars pour discuter des mesures à prendre pour limiter les effets de la crise des encours, les représentants des quinze principaux grossistes informatiques, bureautiques et télécoms français ont décidé d’en appeler collectivement aux pouvoirs publics.

 

Première initative, les grossistes ont sollicité une rencontre avec le médiateur du crédit nommé par le gouvernement à l’automne pour applanir justement les difficultés nées de la raréfaction du crédit. Cette rencontre, qui se tiendra le 24 mars prochain sous l’égide de la Ficime (Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique) dont dépend le SGI (Syndicat des grossistes informatiques), sera l’occasion pour René-Luc Caillaud, président de ce dernier, d’exposer les problèmes spécifiques de la filière technologique et notamment sa grande dépendance vis à vis du crédit inter-entreprise.

 

Mais le lobbying des grossistes ne s’arrêtera pas là. Ces derniers ont d’ores et déjà décidé, accompagnés du président de la FEB (Fédération de l’équipement de bureau) qui revendique quelque 1800 revendeurs adhérents, et probablement d’autres représentants d’organisations représentatives (syndicats…), de rencontrer le plus rapidement possible la direction générale du Trésor. Le SGI souhaite défendre auprès de cette instance un plan de maintien et de rétablissement des encours des petits revendeurs.

 

Les grossistes estiment en effet que pas moins de 3000 à 5000 revendeurs français ont vu leur encours réduit de plus de 50% au cours des dernières semaines et que pour 2000 à 3000 d’entre eux, celui-ci a même été entièrement résillié. « Pour ceux là, le CAP (Complément d’Assurance Public) n’est pas une formule adaptée, juge René-Luc Caillaud, car celui-ci ne permet que de doubler le dernier encours de l’assureur de premier rang ».

 

Or, dans la plupart des cas, « cette baisse des encours n’est pas liée à une détérioration de la situation financière des sociétés concernées mais à un réflexe de prudence de la part des assureurs crédit dans un contexte de crise », rappelle-t-il.

 

Les grossistes n’ont pas vraiment d’idée préconçue sur la forme et le contenu que ce plan doit avoir. Mais ils espèrent aboutir à un plan concret avant mi mai. Ce qui ne sera pas facile : pour venir en aide à leurs clients résiliés, c’est au bas mot des dizaines de millions d’euros qu’ils devront trouver d’une façon ou d’une autre.

 

En attendant que cette démarche aboutisse, ils ont collectivement décidé d’informer leur clientèle sur ses droits et recours en la matière d’encours. Tous les revendeurs résiliés vont recevoir un courrier formel leur précisant comment saisir les médiateurs régionaux du crédit aux entreprises.