À la veille des résultats du troisième trimestre, le PDG de Micropole, Christian Poyau, revient pour Channelnews sur les conséquences de la crise sur l’activité actuelle et future de la société de services.
Channelnews : quel a été l’impact crise Covid sur l’activité des neuf premiers mois de l’année ?
Christian Poyau : Nous avons enregistré une très forte dynamique au premier trimestre, avec une croissance de 10% des revenus (purement organique). Mais le deuxième trimestre a été en recul (-3%) et le troisième trimestre le sera également. On espérait un redémarrage en septembre. Mais il ne s’est pas vraiment manifesté. La majorité des projets a continué mais l’attentisme est de mise sur les nouveaux projets. Les entreprises sont prudentes. Leurs investissements sont sous contrainte. Certains secteurs sont en très forte baisse. Heureusement, nous n’avons quasiment pas de clients dans les secteurs les plus touchés.
Channelnews : Cet allongement des cycles de décision n’est-il pas annonciateur d’un ralentissement durable de l’activité du secteur IT et ne pensez-vous pas que cela peut avoir des conséquences sur la stratégie de Micropole à moyen terme ?
Christian Poyau : la situation sanitaire est encore fluctuante mais je suis convaincu que l’activité va repartir de manière significative dans les prochains mois. Quel que soit leur secteur, les entreprises ont besoin d’augmenter leurs ventes via les canaux digitaux, de mieux collaborer, d’être agiles et d’avoir l’exécution la plus rapide possible. Dans ce contexte, dès que les clients recommenceront à investir, les notions de données, d’e-commerce, de digital et de Cloud redeviendront centrales. Or c’est précisément sur ces sujets qu’est positionné Micropole. Nos choix stratégiques sont confortés par l’épisode Covid. Les sujets sur lesquels nous sommes le plus impliqués correspondent aux besoins d’investissement des clients. Alors, oui, notre plan de développement Target 21 va sans doute être décalé dans le temps. Mais il n’y a aucune raison de faire évoluer notre positionnement, qui est excellent. Micropole est en bonne santé. Le groupe a de la trésorerie, des fonds propres, et est positionné sur un marché relativement épargné. Au final, on fait probablement partie de ceux qui ont la meilleure résilience.
Channelnews : À quels choix stratégiques confortés par l’épisode Covid pensez-vous en particulier ?
Christian Poyau : Je pense notamment à Go Cloud & Security, l’équipe d’une quinzaine de consultants de haut niveau spécialisés dans les sujets de Cloud et de sécurité que nous avons constituée fin 2019 pour accompagner les entreprises dans leur migration vers le Cloud. À la même époque, on a lancé albert, une agence dédiée à l’écosystème Salesforce. Et en juin, on a annoncé le lancement d’une offre de conseil et d’intégration autour des technologies cloud AWS portée par une nouvelle agence baptisée Lucy in the Cloud. Un domaine sur lequel on avait commencé à investir avant la crise avec différents partenaires. Cette expertise AWS a été confirmée par l’obtention de la certification AWS Data and Analytics Competency début octobre, en complément de la certification AWS Advanced consulting partner obtenue en juin.
Channelnews : vous anticipez un retour à la normale à plus ou moins brève échéance en termes d’activité mais ne pensez-vous pas que la crise aura des répercussions durables sur le marché IT, voire sur votre manière d’exercer votre métier.
Christian Poyau : Effectivement, le grand sujet va être de définir ce que j’appelle le « new normal ». Après la crise, le télétravail va perdurer. On a lancé des groupes de réflexion pour voir dans quelle mesure on allait augmenter le télétravail, qui serait concerné, et surtout comment on allait continuer de faire fonctionner les équipes tout en télétravaillant. Cette réflexion devrait aboutir avant la fin de l’année.
Channelnews : Micropole a tenu à participer au salon Big Data 2020 les 14 et 15 septembre en tant qu’exposant. Quel était l’enjeu de cette participation ?
Christian Poyau : Il s’agissait de présenter nos compétences dans ce domaine. L’activité de Micropole repose aux deux tiers sur la gestion et la valorisation des données. Les clients ont pris conscience de l’enjeu majeur que représentent leurs données mais celle-ci sont encore trop souvent de faible qualité et mal gouvernées. Notre rôle c’est de mettre cet actif en ordre de marche.