La nouvelle est officielle depuis fin juillet mais n’a été que peu relayée. Le rachat de Cheops Technology par les fonds Aquiline Capital Partners et Edmond de Rothschild Equity Strategies (ERES), n’ira pas à son terme. Annoncée en décembre dernier, l’opération valorisait Cheops Technology autour de 180 M€. Elle aurait normalement dû être finalisée fin avril et devait consacrer le transfert de la direction opérationnelle de la société à deux nouveaux dirigeants : Emmanuel Carjat et Stéphane Leroy.

En cause, un litige entre les associés de la société GIPSI, la holding historique de Cheops. Détenue à 50% par Nicolas Leroy-Fleuriot, l’actuel PDG de Cheops, cette société était l’actionnaire majoritaire de Cheops jusqu’à ce qu’en 2018 une nouvelle holding managériale, la société Khephren, ne prenne sa place. Le litige porte sur les conditions d’acquisition des actions de Cheops par Khephren.

Dans un communiqué paru fin juillet, Cheops précise que ce litige est totalement étranger à son activité et sans incidence sur celle-ci. On peut ajouter que l’échec de la vente n’est pas le fait des acheteurs.

Restent beaucoup de questions sans réponse. Quelle est la cause exacte du litige entre les associés de GIPSI, en l’occurrence Nicolas Leroy-Fleuriot et Didier Cazeaux, et pourquoi a-t-il fait capoter la vente ? Didier Cazeaux est connu notamment pour avoir présidé l’entreprise bordelaise de construction de yachts Couach jusqu’à sa liquidation en 2009 avec un passif de 100 M€. Une liquidation qui lui a valu d’être poursuivi par la suite pour banqueroute frauduleuse et abus de biens sociaux. Les deux associés étaient restés en froid depuis la fin des années 2000 et s’étaient même affrontés devant les tribunaux pour le contrôle de la société GIPSI.

Lors de son entrée en négociations exclusives avec les fonds d’investissement, Nicolas Leroy-Fleuriot avait annoncé son départ de la présidence de Cheops Technology. Quelles sont ses intentions désormais ? Le rachat de Cheops s’inscrivait dans un projet de build-up visant à constituer un grand acteur du Cloud à l’échelle européenne. Qu’advient-il de cette stratégie ? Y a-t-il un nouveau projet se substituant à celui qui avait été présenté avec l’arrivée des nouveaux actionnaires ? Contacté, Nicolas Leroy-Fleuriot n’a pas souhaité faire de déclaration pour l’instant.