Nicolas Leroy-Fleuriot n’en a pas fini avec son ancien associé Didier Cazeaux. Suite à la plainte que ce dernier a déposée en mai 2022, une enquête préliminaire pour escroquerie a récemment été ouverte à l’encontre du PDG de Cheops Technology. Enquête qui a donné lieu à la fin du mois de juin à une douzaine de perquisitions simultanées de la Police Judiciaire de Bordeaux dans différentes entités du groupe – dont son siège social à Canéjan (33) – et aux domiciles de son PDG, a révélé hier le journal Sud Ouest.

Sorti en 2018 du capital de Gipsi, la holding de détention de Cheops qu’il détenait à parité avec Nicolas Leroy-Fleuriot depuis l’origine de la société, Didier Cazeaux conteste le prix de cession des 71,18% de Cheops Technology que possédait Gipsy. Ces parts avaient été cédées à l’époque 21 M€ sur la base d’une expertise datant de 2017 valorisant Cheops 30 M€. Se fondant sur la valorisation de 180 M€ retenue pour Cheops fin 2021 dans le cadre des négociations avec les fonds Aquiline Capital Partners et Edmond de Rothschild Equity Strategies pour la cession de l’entreprise, il estime que ses actions de Gipsy valaient en réalité 105 M€.

L’enquête préliminaire cherche à savoir si l’expertise initiale a été faite dans les règles et si Nicolas Leroy-Fleuriot ne l’a pas influencée. Dans un message transmis à ses salariés, celui-ci affiche sa sérénité quant à l’issue de cette procédure. Il rappelle que Didier Cazeaux avait déjà déposé deux plaintes pénales contre lui en 2012 mais que celles-ci n’ont eu aucune suite. Il assure également que tout a été fait dans les règles de l’art et dans le respect de la législation. « J’ai pleinement confiance en la justice pour établir la vérité […]. La régularité des opérations menées en 2017 et 2018 a été validée par des experts indépendants, dont un est même expert judiciaire, et par EY un cabinet d’avocats international de renom », écrit-il ainsi à l’adresse de ses salariés.

En mai 2022, Didier Cazeaux avait déjà obtenu la saisie conservatoire de 80% des titres de la société dans le cadre de la procédure en référé qu’il avait intentée auprès Tribunal de commerce de Bordeaux. Une procédure dans laquelle il a été débouté en mars de cette année mais qui avait conduit à faire échouer la vente de Cheops.