On en sait un peu plus sur les circonstances de l’échec de la vente de Cheops Technology qui a tenu en haleine tout le marché IT cet été. Alors que la transaction devait être finalisée fin avril, début juin, lors de la convention annuelle de l’entreprise, les salariés se sont étonnés de n’avoir aucune nouvelle. Nicolas Leroy-Fleuriot, son PDG, a bien été obligé de leur annoncer qu’une complication risquait de compromettre l’opération.

Cette complication est arrivée le 12 avril précédent sous la forme d’une décision du Tribunal de commerce de Bordeaux qui autorisait la saisie conservatoire de 80% des titres de la société dans le cadre d’une procédure en référé intentée par la SA Asteria. Holding personnelle d’un certain Didier Cazeaux – ex-PDG de l’entreprise de construction de yachts Couach, liquidée en 2009 avec un passif de 100 M€ –, celle-ci contestait les conditions de vente en 2018 des 71,18% du capital de Cheops Technology que détenait la holding Gipsi au profit d’une autre holding, Khephren.

La première est la holding historique de Cheops Technology, détenue à 50-50 par la holding personnelle de Nicolas Leroy-Fleuriot et par Asteria. La seconde est une holding managériale, dans laquelle Nicolas Leroy-Fleuriot a fait monter quelques-uns de ses principaux managers et plus proches collaborateurs. Il y a notamment Didier Delhoste, directeur général adjoint ; Thierry Loiseau directeur général délégué en charge des opérations ; Patrick Vibert directeur général adjoint en charge du Cloud ; Denis Damey directeur division Cloud & Managed Services ; Georges Esteves, directeur technique national et Philippe Domingos, directeur financier.

À l’époque, sur la base de deux rapports d’expert, Cheops Technology est valorisée 30 M€. Gipsi empoche donc environ 21,4 M€ pour le prix de ses titres équivalent à 71,18% du capital de Cheops Technology. Aujourd’hui, Didier Cazeaux via sa holding Asteria, assure n’avoir pas été informé de cette transaction, et estime que le prix payé à l’époque ne reflétait pas la valeur réelle des titres détenus par Gipsi. S’appuyant sur la valorisation de 180 M€ retenue pour Cheops dans le cadre de ses négociations avec les fonds Aquiline Capital Partners et Edmond de Rothschild Equity Strategies, il demande à ce que le prix de la participation de Gipsi soit réévalué à 105 M€.

Suite au référé d’Asteria, une négociation s’engage. Les acheteurs y croient encore. Mais, fin juillet, la nouvelle tombe : la vente de Cheops Technology « ne sera pas menée à terme ».

Joint au téléphone, Nicolas Leroy-Fleuriot explique aujourd’hui qu’il est déterminé à contre-attaquer en justice. Il compte prouver que la vente de la participation de Gipsi dans Cheops a bien été faite dans les formes et que Didier Cazeaux en était bien informé. Il compte également lui demander réparation pour le tort que sa procédure en référé a créé aux différentes parties prenantes.

Enfin, Nicolas Leroy-Fleuriot annonce qu’il revient à la barre de son entreprise. Il devrait communiquer sur sa stratégie dans les prochains jours à l’occasion de la publication des résultats de l’exercice 2022.