A l’occasion de sa journée de présentation aux analystes, Atos a détaillé le plan de transformation de sa branche de services d’infogérance Tech Foundations, mis en œuvre depuis maintenant plus d’un an. A quelques mois de la scission prévue avec Eviden (entité cyber et big data), le groupe a voulu rassurer sur sa trajectoire et a d’ailleurs rehaussé ses prévisions de moyen terme. L’exercice montre toutefois ses limites, le retour à une croissance profitable  de l’entité n’étant pas attendu avant 2026.

« Au cours des 12 derniers mois, les équipes de Tech Foundations se sont entièrement mobilisées et consacrées à la mise en œuvre d’un plan approfondi afin de renouer avec le succès. En très peu de temps, nous avons obtenu des résultats meilleurs qu’anticipé et avons reçu des retours extrêmement positifs de la part de nos parties prenantes », a commenté Nourdine Bihmane, DG d’Atos et co-dirigeant de Tech Foundations, dans un communiqué.

Le dirigeant a rappelé que la rationalisation du portefeuille d’activités de Tech Foundations avait permis dès l’exercice 2022, de stabiliser plus rapidement que prévu son cœur de métier. En effet, alors que le chiffre d’affaires de global de la branche reculait de 1,6% à 6 Md€, ses quatre activités cœur de métier enregistraient une progression organique de 1,2% à 4,5 Md€. Dans le détail, il s’agit des activités de cloud (2,1 Md€), digital workplace (1,2 Md€), conseil en technologie (0,6 Md€) et plateformes numériques d’entreprise (0,3 Md€). De plus la marge opérationnelle de ces activités est redevenue positive en 2022 avec trois ans d’avance sur le plan.

Dans le même temps, Tech Foundations a continué de réduire son exposition aux activités non cœur de métier (business process outsourcing, revente de matériel et de logiciels, solutions de communication unifiée), qui représentaient un chiffre d’affaires de 0,9 Md€ en 2022.

Ce désengagement va contribuer à faire chuter le chiffre d’affaires de Tech Foundations à un plancher de 5 Md€ en 2024 mais avec une croissance organique attendue entre 0 et 2% pour les activités cœur de métier. Il devrait ensuite renouer avec la croissance en 2026.

Tech Foundations progresse aussi sur son plan d’expansion des marges qui vise une amélioration brute de 1,2 milliard d’euros d’ici 2026. Les effets cumulés du plan de réduction d’effectifs (900 postes déjà supprimés sur les 7500 annoncées), des hausses de prix et des renégociations de contrats ont permis à l’entité de réaliser des économies de 270 M€ en année pleine. L’entreprise se dit ainsi en bonne voie pour atteindre en 2026 un niveau de marge opérationnelle entre 6% et 8%, dans la norme du secteur. Elle annonce enfin un flux de trésorerie cumulé sur les quatre prochaines années supérieur de plus de 300 M€ par rapport à son plan initial.

Ces perspectives ont été plutôt froidement accueillies, l’action d’Atos reculant de plus de 4,5% le jour de la présentation.

Par ailleurs, alors que la direction d’Atos a rappelé qu’elle étudiait toutes les marques d’intérêt pour ses activités, BFM Business a rapporté mercredi l’intensification de ses discussions avec l’homme d’affaires tchèque Daniel Krestinky, qui pourrait faire une offre de reprise des activités d’infogérance. Atos envisagerait de laisser 600 M€ de trésorerie sur les comptes de Tech Foundations pour financer sa restructuration. En contrepartie l’homme d’affaires devrait investir dans Eviden lors de son introduction en bourse. Un autre rebondissement possible dans le feuilleton Atos.