Dans un point de marché publié mercredi, Atos a confirmé l’atteinte de ses objectifs financiers 2023 et l’échec des négociations avec EPEI, le fonds du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, pour la cession de sa branche Tech Foundations.
Le second point n’est pas une surprise alors que les discussions semblaient s’enliser depuis des mois. Le nouveau président d’Atos, Jean-Pierre Mustier a essayé en vain d’améliorer les termes de l’accord initial qui prévoyait 100 millions d’euros en numéraire et le transfert de 1,9 milliard d’euros de passif.
Selon Reuters, Jean-Pierre Mustier aurait cherché à obtenir 500 millions d’euros de liquidités en plus. Mais EPEI a opposé une fin de non-recevoir, déclarant n’être « pas prêt à modifier l’équilibre économique de l’accord ». Au moins les deux parties ont décidé de ne pas exiger d’indemnités de ruptures.
Atos continuera donc de gérer « Tech Foundations » en même temps que ses autres activités regroupées au sein de la division Eviden, et ce « comme deux activités séparées avec une stratégie commerciale coordonnée ».
Une difficulté de plus pour Atos dont la dette financière brute atteint 4,6 Milliards d’euros et qui doit rembourser ou refinancer 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations d’ici fin 2025. Or certaines banques considéraient la vente de Tech Foundations comme un prérequis pour un refinancement.
Atos, qui devait publier jeudi ses résultats annuels 2023, a reporté cette publication au 20 mars, justifiant ce retard par l’attente d’un rapport d’audit sur les charges de dépréciations (Goodwill). Pour éviter de créer la panique, le groupe a confirmé l’atteinte de ses objectifs 2023 en termes de chiffre d’affaires et de marge opérationnelle.
Le chiffre d’affaires 2023 s’établit à 10,6 milliards d’euros, en croissance organique de 0,4%, dans la fourchette de prévision de 0% à 2%. Celui d’Eviden a progressé de 2,9% tandis que celui de Tech Foundations a baissé de 1,7%.
La marge opérationnelle du groupe est de 4,4%, contre 3,1% un an plus tôt et là encore dans la fourchette de prévision de 4% à 5%. Les marges opérationnelles d’Eviden et Tech Foundations ont également toutes deux progressé, à respectivement 5,8% et 3,1%, contre 5,2% et 1,3% un an plus tôt.
En revanche le cash est resté négatif de 109 millions d’euros au second semestre au lieu de 100 millions prévus et le groupe a brulé 1,08 milliard d’euros de cash sur l’ensemble de l’exercice contre 1 milliard prévu.
Si le groupe est loin d’être tiré d’affaire, Atos a au moins réussi sa communication financière du jour, l’action ayant débuté la séance sur un recul de 4% pour finir en hausse de plus de 4%.