A première vue, avec un chiffre d’affaires de 41,16 milliards de dollars en augmentation de 13% par rapport à l’année dernière Alphabet, la maison-mère de Google, a réalisé un bon premier trimestre malgré la crise du Covid-19. Elle a même dépassé les attentes des analystes qui tablaient sur 40,29 milliards de dollars rapporte Reuters. Les ventes d’annonces se sont élevées à 33,8 milliards de dollars, en hausse d’environ 10%. Les revenus publicitaires de YouTube ont atteint 4,04 milliards de dollars. De son côté, Google Cloud a généré 2,78 milliards de dollars, soit un bond de 52% en glissement annuel.
En revanche, le bénéfice net s’est établi à 6,84 milliards de dollars ou 9,87 dollars par action, inférieur aux 10,33 dollars attendus par Wall Street.
En y regardant de plus près, la situation est d’ailleurs moins brillante qu’il n’y paraît. « Les performances ont été bonnes au cours des deux premiers mois du trimestre, cependant en mars nous avons connu un ralentissement significatif des revenus publicitaires. Nous renforçons notre concentration sur une exécution plus efficace, tout en continuant à investir dans nos opportunités à long terme », explique dans un communiqué la directrice financière, Ruth Porat. S’adressant aux analystes, elle a indiqué que si les utilisateurs effectuaient plus de recherches en ces temps de crise, ils s’intéressaient moins aux sujets commerciaux, et que les annonceurs réduisaient leurs dépenses. « Dès à présent, nous prévoyons que le deuxième trimestre sera difficile pour notre activité publicitaire », a-t-elle déclaré.
Il pourrait en aller de même les mois suivants. Selon certaines sources spécialisées qui se sont confiées à Reuters, les ressources publicitaires pourraient baisser de 20% au cours des prochains trimestres à cause notamment d’une campagne pour les élections américaines plus silencieuse que d’habitude et du report des Jeux olympiques de Tokyo, deux sources de revenus plutôt conséquentes.
Dans un message transmis aux salariés, le CEO Sundar Pichai a indiqué que Google continuait d’investir dans ses priorités à long terme mais réfléchissait également à court terme. « Nous avons donc pris la décision de ralentir le rythme de recrutements pour le reste de 2020, tout en maintenant l’élan dans un petit nombre de domaines stratégiques. Nous recalibrons également nos objectifs et le rythme de nos investissements dans des domaines tels que les centres de données et le matériel, ainsi que le marketing et les voyages non essentiels pour les affaires »,a-t-il averti.