Google fait partie de ceux que l’on appelle les « barbares » qui causent des phénomènes de désintermédiation dans la chaîne de valeur des entreprises traditionnelles, mais son influence touche aussi les pure players.


C’est ce qu’indique un rapport de 160 pages publié en 2012 par la FTC et dont elle a transmis par erreur une version intermédiaire au Wall Street Journal (Inside the U.S. Antitrust Probe of Google) incluant des observations affligeantes pour le géant du Web. Ce rapport a établi que les pratiques de Google étaient anticoncurrentielles et que le géant de l’Internet abusait de sa position dominante sur le Web. Il indiquait que « ces pratiques ont causé et continueront a causé un réel préjudice aux consommateurs et à l’innovation sur les marchés de la publicité et de la recherche en ligne ». Le rapport conseillait d’engager une poursuite judiciaire sur trois activités de l’entreprise, ce qui aura conduit à la plus importante affaire judiciaire depuis le cas Microsoft en 1990. La FTC avait décidé en 2013 de classer l’affaire sans suite après avoir eu la garantie que Google changerait ses pratiques, ce qui souligne le Wall Street Journal est assez inhabituel pour la FTC.

Le rapport « intermédiaire » détaille les agissements d’abus de position dominante dans quatre domaines particuliers : la recherche sur Internet, la copie illégale de contenus, les campagnes publicitaires et les opérations particulières. Il rapporte selon le WSJ des précisions les fonctionnements d’Eric Schmidt, le CEO de Google, Larry Page er Sergei Brin, les co-fondateurs et Marissa Mayer, l’ancienne directrice du marketing. Il suggère que Google a une position dominante aux Etats-Unis plus forte que ce qui est généralement mesuré par les spécialistes. La part de marché des recherches sur Internet serait évaluée entre 69 et 84 % alors que les chiffres de Comscore avoisinent les 65 %.

Concernant la recherche sur Internet, Google favorise ses propres activités en ligne et, par voie de conséquence, cause du tort à ses concurrents verticaux. Mais la FTC n’a pas jugé bon d’engager des démarches et pourtant Google a indiqué qu’il maintiendrait sa stratégie visant à promouvoir ses services de recherche spécialisés sur ceux de ses rivaux.

« Modern computers and computer networks enable human judgment to be automated, to be exercised on a vast scale and at a breathtaking pace. But it’s still human judgment. Algorithms are constructed by people, and they reflect the interests, biases, and flaws of their makers. As Google’s founders themselves pointed out many years ago, an information aggregator operated for commercial gain will inevitably be compromised and should always be treated with suspicion. That is certainly true of a search engine that mediates our intellectual explorations; it is even more true of a social network that mediates our personal associations and conversations ».
Concernant les contenus, de nombreuses entreprises se sont déjà attaqué à ce problème mais on dû baissé pavillon en préférant signer un accord à engager un bras de fer. A de multiples reprises, Google a utilisé la menace d’exclure des sites de contenus lorsque ceux-ci ne lui permettaient pas d’utiliser leurs contenus dans les résultats obtenus suite à des recherches d’internautes.

Troisième point, est-ce que Google a illégalement empêché des publicitaires de lancer des campagnes sur des moteurs concurrents ? Oui, en augmentant ses propres tarifs dans une telle situation. Selon la FTC, Google a révisé sa politique pour donner plus de contrôle aux publicitaires. Enfin, Google a-t-il restreint d’autres sites qui publient les résultats produits par le moteur de Google et qui travaillent avec d’autres moteurs de recherche. Sur ce point, Google ne s’est engagé à aucun changement.

Des entreprises comme Yelp ont engagé des poursuites judiciaires contre Google pour pratiques anti-concurrentielles et de son côté, la Commission européenne poursuit ses propres investigations.

Mais Google possède un soutien de poids de la part de l’exécutif américaine et de Barack Obama. Il faut déjà rappeler que Google a été la deuxième source de financement en provenance des entreprises de la campagne d’Obama en 2012. Il a explicité cette position dans une interview au site en ligne re/code, Barack Obama n’a pas hésité à accuser l’Union européenne de faire preuve d’opportunisme dans sa lutte sur le respect de la vie privée ou de pratiques anticoncurrentielles. « Nous dominons l’Internet, Nos entreprises l’ont créé, l’ont étendu, l’ont perfectionné à un niveau auquel l’Europe ne peut pas concurrencer », a asséné le président américain pour qui la démarche de l’Europe contre les géants du Net, au rang desquels Google et Facebook sont en première ligne, est principalement dictée par des intérêts commerciaux. Lire la suite sur InformatiqueNews

 

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