Airbus a annoncé le 29 mars qu’il mettait fin aux discussions initiées en février avec Atos pour investir dans Evidian. « L’acquisition potentielle d’une participation minoritaire de 29,9 % dans Evidian ne répond pas aux objectifs de la Société dans le contexte actuel », a fait savoir le groupe aéronautique européen par voie de communiqué.

Un revers pour Atos dont l’action a plongé de près de 17% mercredi en bourse. Le groupe informatique prévoit de scinder en deux ses activités au second semestre et de faire d’Evidian sa branche d’activités digitales et de cybersécurité. Selon Reuters, Atos valorise cette nouvelle entité 7 milliards d’euros avec une dette de 3 milliards d’euros. La prise de participation d’Airbus aurait pu rapporter à Atos 1,2 milliard d’euros avec cette valorisation.

Guillaume Faury, le PDG d’Airbus avait déclaré au début des discussions qu’un accord aurait du sens car l’aérospatiale était de plus en plus axée sur le big data, la connectivité et l’informatique à haute puissance. Atos jugeait pour sa part l’offre d’Airbus « cohérente » et compatible avec son plan de scission.

Toutefois, l’offre de prise de participation ne faisait pas l’unanimité chez Airbus et le fonds activiste TCI était également monté au créneau pour appeler à bloquer le projet « quel qu’en soit le prix ». Selon BFM, ces réticences se sont à nouveau exprimées lors d’un conseil d’administration mardi chez Airbus. Le prix demandé et le cadre de négociation trop stricte imposé par Atos auraient eu raison du projet.

Atos a pris acte de la décision d’Airbus et déclaré vouloir continuer « à travailler sur le partenariat stratégique et technologique à long terme » entre les deux groupes.

Reste à voir si après avoir rejeté l’an dernier l’offre de 4,2 milliards de dollars émanant du groupe Onepoint et essuyé le refus d’Airbus, Atos recevra de nouvelles marques d’intérêts. Et dans le cas contraire, s’il aura les moyens de mener comme il l’entend son projet de scission.