Malgré la crise qu’il traverse, Atos ne semble pas encore disposé à céder ses fleurons les plus convoités. Suite à des rumeurs de marché, le groupe a confirmé avoir reçu une lettre d’intention non-sollicitée émanant de Onepoint, associée au fonds d’investissement anglo-saxon ICG portant sur une acquisition potentielle du périmètre « Evidian » pour une valeur d’entreprise de 4,2 milliards €. Une offre rejetée à l’unanimité par son conseil d’administration qui estime qu’elle n’est pas dans l’intérêt de la société et de ses parties prenantes.

Onepoint est un groupe français de conseil informatique créé en 2002  par David Layani. Avec ses 400 M€ de chiffre d’affaires et 3 000 collaborateurs, son envergure est bien modeste comparée aux 11 Mds de CA et 112 000 collaborateurs d’Atos. Le financement de l’offre serait assuré par une levée de fonds propres de 2 Mds € par le fonds, complétée d’instruments de dette existant à hauteur de 2,2 milliards d’euros.

David Layani a défendu une offre « amicale » qui vise à constituer « un nouveau champion français de la stratégie, du conseil, de la tech et de la data ». La nouvelle entité compterait plus de 60 000 collaborateurs avec l’ambition, d’ici 5 ans, d’atteindre 100 000 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros.

Après le refus d’Atos, il a invité le conseil d’administration à prendre le temps de reconsidérer sa position, arguant que l’opération permettrait de créer 20.000 nouveaux emplois en Europe, dont 10.000 en France et qu’Atos pourrait détenir jusqu’à 30% de la nouvelle entité.

Que le refus soit motivé par le montant de l’offre, la présence d’un fonds anglo-saxon ou d’autres raisons, le conseil d’administration semble toujours aussi décidé à poursuivre la mise en œuvre de son plan de scission, meilleure solution selon lui pour valoriser les actifs en croissance logés dans Evidian et de financer la restructuration des activités historiques en déclin, notamment celles d’infogérance.

Toutefois ce plan, dont le coût est évalué à 1,6 Mds €, est de plus en plus contestés par de petits actionnaires, qui s’organisent pour réclamer le départ du président du conseil d’administration, Bertrand Meunier.

Avec la rumeur d’une offre sur Evidian, l’action d’Atos s’est appréciée de plus de 10% jeudi avant de reculer de plus de 5% le lendemain après l’annonce du refus. De quoi remettre de l’huile sur le feu mais aussi réveiller l’intérêt d’autres prétendants, le plus souvent cité étant Thalès.