En mars dernier, Micropole était la cible d’une OPA de Miramar, la société d’investissement de Sebastian Lombardo, ancien PDG de Valtech. Devant cette « approche non sollicitée », le conseil d’administration de l’ESN s’était dit prêt à examiner tout projet alternatif. Deux mois plus tard, Micropole annonce avoir reçu plusieurs offres fermes et fait connaitre sa décision de retenir celle présentée par le groupe Talan.

Talan propose un prix de 3,12€ par action, ce qui représente une prime de 108% par rapport à l’offre de Miramar (1,5€ par action) et de 200% par rapport au cours du 22 mars, avant le dépôt de l’offre de Miramar. Réuni le 28 mai, le conseil d’administration de Micropole a voté à l’unanimité en faveur de l’opération jugée « mieux-disante tant en termes de prix par action que de projet industriel ».

Les deux entreprises ont conclu un accord par lequel Talan s’engage à déposer dans un délai de trois semaines une offre publique d’achat volontaire visant l’intégralité des actions de Micropole. Les fondateurs Christian Poyau (photo) et Thierry Létoffé apporteront les actions qu’ils détiennent et qui représentent un peu plus de 20% du capital de Micropole. L’offre sera suivie, si les conditions sont réunies (seuil de 90% du capital), du retrait de la cote de l’ESN.

L’opération prévoit d’intégrer Micropole au pôle Data de Talan. Le nouvel ensemble devrait totaliser un chiffre d’affaires de 780 millions d’euros en 2024, dont 250 millions d’euros liés à l’expertise Data. Avec l’apport des 1300 collaborateurs de Micropole, il réunirait 6200 collaborateurs répartis dans 18 pays. L’ambition affichée est grande, avec l’objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros à horizon 2030.

La surenchère d’un autre prétendant est encore possible mais pas à l’initiative de Micropole. Dans le cadre de l’accord avec Talan, l’ESN s’est engagée à soutenir son offre et s’est interdit d’engager des négociations avec d’autres investisseurs.