Sebastian Lombardo, l’ex PDG de Valtech (photo) et sa société d’investissement Miramar ont jeté leur dévolu sur l’ESN Micropole. Dimanche, le groupe de conseil spécialisé dans la transformation des entreprises par la Data avait annoncé avoir fait l’objet d’une « approche non sollicitée » de la part de Miramar. Dès le lendemain, cette dernière présentait son projet d’offre publique d’achat sur l’intégralité du capital de Micropole au prix de 1,50 euro par action, soit une prime de 44,2% par rapport au dernier cours.

« Nous avons identifié Micropole comme un acteur positionné sur les segments porteurs du marché IT, avec des équipes dotées de fortes expertises autour de la data. Malgré ces atouts, les performances économiques de Micropole, notamment la rentabilité opérationnelle, se situent bien en deçà des autres acteurs comparables », a déclaré Sebastian Lombardo pour justifier son choix.

Fondée en 1987, Micropole est devenue une ESN de taille respectable, avec 1.200 collaborateurs et qui a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 140 millions d’euros en 2023. Cotée en bourse depuis 2000, sa capitalisation n’a guère suivi, se maintenant autour de 30 M€, faisant d’elle une cible potentiellement attrayante.

Pour réussir son offre, Miramar doit parvenir à plus de 50% du capital ou des droits de vote. La société d’investissement déclare avoir reçu le soutien des deux principaux actionnaires institutionnels (Nextstage AM et Dorval AM), qui apporteront ensemble près de 21% des titres. Les fondateurs Christian Poyau et Thierry Létoffé détiennent plus de 20% du capital et le flottant représente plus de 55% des titres. Le calendrier prévoit une clôture de l’offre à la mi-juin.

Le conseil d’Administration de Micropole a déclaré avoir « pris acte de cette approche non sollicitée qui n’avait fait l’objet d’aucune discussion préalable ». Il a indiqué qu’il « examinera le projet d’offre et le cas échéant tout projet alternatif, conformément à la loi, et défendra avec vigueur l’intérêt social de Micropole et les meilleurs intérêts de ses salariés, de ses clients, de ses actionnaires et des parties prenantes ».

Lors d’un point presse mardi matin, Sebastian Lombardo a affirmé que Micropole n’avait pas donné suite à une demande de rencontre de sa part, avant l’officialisation du projet. Il a déclaré qu’il espérait parvenir à une solution amicale avec les dirigeants, qui pourraient jouer alors un rôle d’accompagnement. Il s’est montré aussi optimiste sur le succès de l’OPA en déclarant que 3% des titres avaient été apportés dès les trois premières heures de bourse.

« En cas de succès, nous avons l’intention d’engager, après une période d’audit, le redressement opérationnel de la Société en nous appuyant sur l’ensemble des collaborateurs de Micropole dans le cadre d’un projet de développement de long terme qui nécessitera la réalisation d’augmentations de capital [pour plusieurs dizaines de millions d’euros] et la mise en place de plans d’attribution gratuite d’actions bénéficiant à un nombre important de salariés », précise Miramar.

La société d’investissement assure par ailleurs vouloir maintenir Micropole en bourse (sur Euronext Growth) à l’issue de l’offre. L’action a terminé la séance de mardi en hausse de 45%, à 1,51 euros, s’ajustant un centime au-dessus de l’offre d’achat. Vu le nombre limité d’ESN « opéables » sur la place parisienne, il est toujours possible de voir d’autres prétendants sortir du bois.