Devant les allusions des syndicats et de certains confrères qui estiment que le gendarme des télécoms n’a pas vérifié sérieusement le réseau de Free, l’Arcep s’énerve et se défend par communiqués interposés.

Accusée de ne pas faire son travail par les syndicats des opérateurs mobiles (poissons pilotes desdits opérateurs ?) l’Arcep a pris la mouche.
Dans un communiqué daté de vendredi, le gendarme des télécoms rappelle que le lancement d’un nouveau réseau de téléphonie mobile représente une opération complexe qui peut nécessiter des réglages et des mises au point. « Ceux-ci sont légitimes dès lors que les engagements de couverture de l’opérateur sont respectés et dans la mesure où le service aux consommateurs n’est pas altéré », précise le document.

L’Arcep rappelle d’ailleurs que l’obligation de couverture, dans les deux ans suivant la délivrance des autorisations, qui était prévue par les licences 3G attribuées en 2001 et 2002 respectivement à Orange France, SFR et Bouygues Telecom, n’a pas été respectée et que, si elle a alors toléré cet état de fait, c’était en raison des difficultés techniques et économiques invoquées par les opérateurs.  

Elle insiste ensuite sur le fait que la méthode de vérification utilisée pour Free est strictement identique à celle utilisée, dans les mêmes circonstances, pour les autres opérateurs. Elle explique par ailleurs que si elle a bien été saisie par les syndicats CFE-CGC et UNSA des opérateurs mobiles, elle ne l’a pas été par les opérateurs eux-mêmes.

Toutefois, pour mettre fin aux rumeurs « et dans un souci de transparence et de sérénité », elle explique qu’elle va engager une vérification sur le terrain « selon la même méthode que celle utilisée pour les précédents contrôles », dont les résultats seront rendus publics.

 

Pas de bras de fer avec Ertic Besson

Pour se prémunir de toute polémique future, le régulateur explique qu’il a demandé au ministre Eric Besson chargé de l’économie numérique de mettre dorénavant à sa disposition les moyens techniques de l’ANFR; afin de faciliter les contrôles de couverture des réseaux des opérateurs mobiles.

Le lendemain, réagissant aux propos du Figaro qui, toujours à propos de Free, évoquaient un bras de fer entre Eric Besson et l’Arcep, l’autorité de régulation en a remis une couche, expliquant dans un nouveau communiqué qu’elle avait reçu une demande du ministre à 14h30 la veille, heure à laquelle son communiqué annonçant les nouveaux contrôles était déjà publié. Il ne s’agissait donc pas pour elle de répondre à une injonction du ministre, ainsi que le laissaient enetendre nos confrères. « Cet article suggère en outre l’existence de dissensions dans les relations entre l’Autorité et le Gouvernement, alors même que le régulateur et le Gouvernement partagent une totale convergence de vues sur l’action à mener », précise-t-elle encore, pointant l’article du Figaro, qui, toujours selon elle, ne respecte pas la chronologie des faits. 

Enfin, ce mardi, l’Arcep s’est fendue d’un troisième communiqué, évoquant cette fois les problèmes rencontrés par le GIE-EGP, incapable de gérer les 40.000 portages du numéro par jour provoqués par l’arrivée de Free Mobile dans le paysage. L’Arcep explique qu’elle a demandé dès le 13 janvier de mettre en place des moyens pour faire face à cet afflux. Moyens qui ont été alloués puisque la capacité de la plateforme sera portée par paliers à 80.000 portages par jour.

Pendant ce temps, les opérateurs commencent à s’entretuer. Frank Esser, le PDG de SFR, reproche ainsi à Orange d’avoir signé un accord d’itinérance trop avantageux pour Free. Ce que l’on nie bien entendu chez l’opérateur historique.