Débarqué il a dix-huit mois sur le marché français, l’éditeur spécialisé dans la virtualisation de données empile déjà les références prestigieuses, parmi lesquelles plusieurs noms de CAC 40 : LVMH, Sanofi, Rexel, Enedis, La Commission européenne… Selon Olivier Tijou, vice-président des ventes pour l’Europe et l’Afrique francophone, le bureau français a déjà à son actif une quinzaine de clients en production et beaucoup d’autres dossiers en cours. L’effectif a suivi la même pente ascendante, passant d’une personne au démarrage à une quinzaine aujourd’hui.

Quant à l’écosystème IT, réticent au début, voire hostile, il se convertit progressivement. Square IT Services, Business & Decision et Keyrus ont été les premiers à démarrer des projets. Plus récemment, des partenariats ont été noués avec Atos, Capgemini et Accenture et, sur le conseil, avec Deloitte et PWC.

Société américaine de 350 personnes basée à Palo Alto, Denodo est née en Espagne en 1999. L’essentiel de sa R&D s’y trouve toujours. Denodo fournit une couche virtuelle, placée entre les sources de données de l’entreprise et les outils de consommation de ces données, qui permet, en découplant le leur stockage de leur consommation, d’offrir des accès plus rapides, à des données plus fraîches et de renforcer leur gouvernance et leur sécurité.

« Contrairement à l’approche traditionnelle, on ne réplique pas les données, expose Olivier Tijou. On va les chercher à la demande où elles se trouvent. Cela peut être dans des bases de données traditionnelles, des entrepôts de données, des ERP, des lacs de données ou dans le Cloud. On est ensuite capable de combiner ces données entre elles, de les structurer, et de les exposer soit dans des outils de visualisation (type Qlik ou Tableau) soit via des API pour être consommées par d’autres applications ou des portails ».

C’est le fait de ne pas répliquer les données et d’aller les chercher à la source qui raccourcit les délais d’accès et garantit la fraîcheur des données. Mais cette approche va à l’encontre des habitudes et des modèles établis. D’où une certaine résistance dans l’écosystème IT, notamment parmi les prestataires dont le modèle repose sur la création de sources de données (bases de données, entrepôts, ERP, Cloud, etc.) et qui contribuent ainsi à l’éclatement des données.

Autre atout de la technologie Denodo : elle est rapide à mettre en place. Il faut compter quelques semaines pour livrer un projet de datahub à l’échelle d’un département ou d’une unité opérationnelle, assure Olivier Tijou. « La connexion des sources est rapide. Le plus complexe finalement, c’est d’obtenir l’aval des personnes qui gèrent ces sources ».

Société privée, Denodo ne dévoile pas ses revenus. Mais Olivier Tijou affirme que l’entreprise enregistre actuellement une croissance de 50% à 60% par an et qu’elle est rentable depuis quatre ans.