Les DSI doivent se préparer à l’ère de l’après ERP tel que nous le connaissons depuis des années. C’est ce qu’affirme le Gartner dans une note “Predicts 2014: The Rise of the Postmodern ERP and Enterprise Applications World”.


« Le besoin des entreprises pour l’agilité et la capacité de réaction conduit les implémentations d’ERP hautement personnalisées à une situation inextricable que les DSI vont devoir démeler dans les années à venir, met en garde Andy  Kyte, Vice president du Gartner. Les entreprises qui ont été des « early adopters », notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie manufacturière et de la distribution » payent aujourd’hui une décennie de personnalisation excessive ». Dit d’une autre manière plus abrupte, les ERP sont de véritables usines à gaz dans lesquelles les entreprises ont  déversé des sommes considérables sans être sûres du retour sur investissement.


Les applications intégrées de type ERP vont être déconstruites dans cette ère que le Gartner baptise de « Postmodern ERP » pour être recomposées dans des environnements à couplage lâche (loosely coupled) avec la plupart des fonctionnalités fournies sous forme de services cloud ou via des fournisseurs de « business process ».

Quand les ERP étaient à leur apogée, les CEO et les responsables métiers souhaitaient bénéficier de solutions intégrées et fiables. Aujourd’hui, ils souhaitent aller plus loin en améliorant deux paramètres : les coûts et la flexibilité. Et sur ces deux points, les « legacy-ERP » ne sont pas réellement des champions.

Si le changement ne se fera pas en un jour et prendra du temps, les legacy-ERP vont devoir s’adapter aux nouvelles attentes des DSI et aux contraintes qui s’imposent aux entreprises. Les implémentations actuelles vont devoir être réarchitecturer en séparant les fonctionnalités qui nécessitent peu de personnalisation et les processus faisant partie du cœur de métier de l’entreprise et qui utiliseront des « delivery models » différents.

L’arrivée des solutions cloud va sans doute accélérer le mouvement. « La vague du cloud déferle très vite, indiquait Thomas Kurian, responsable de la R&D d’Oracle lors de la conférence CloudWorld qui s’est tenu lundi dernier à Paris, et deux–tiers des implémentations nouvelles d’ERP (une des applications jusqu’ici les plus réfractaires au cloud) le sont directement sur le cloud ». En 2018, près d’une entreprise orientée services sur trois auront mis la plus grande partie de leur ERP sur le cloud. Li’dée du « one ERP fits all » (un seul ERP pour tous les besoins) est  dépassée. Elle va être remplacée par une solution d’ERP hybride qui combinera des applications disponibles sur le cloud (c’est un peu l’effet apps des mobiles) et un cœur de fonctionnalités ERP de base on-premise telles que la finance ou la production.


A plus long terme, c’est toutes les fonctionnalités qui seront migrées sur le cloud. Parmi les secteurs qui devraient ouvrir la voie le Gartner retient les entreprises de services telles que le conseil, les services aux entreprises et les médias qui n’ont pas été bien couverts par les ERP traditionnels. Leur migration en sera d’autant facilitée.

Mais contrairement à ce que souhaitent et espèrent les entreprises, les coûts ne seront pas réduits par cette approche d’ERP hybride. Et sur ce point de l’estimation des coûts, le Gartner estime que les DSI sont perfectibles. « La majorité des entreprises n’ont toujours réussi à  comprendre et planifier le TCO (total cost of ownership) d’une solution de type ERP sur l’ensemble du cycle de vie de la solution, que ce soit on-premises, sur le cloud ou hybride », explique Carol Hardcastle, vice president du Gartner. Un des pièges du cloud est qu’il favorise des approches tactiques orientées sur le court terme, souvent favorables au niveau du coût par utilisateur, et qui ne prennent pas en compte des facteurs cachés tels que la formation de personnel existant ou l’embauche de nouveaux profils et les questions liées à la gestion des données.

 

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