Depuis le fameux plan informatique pour tous de 1985, quasiment tous les gouvernements ont voulu introduire l’ordinateur à l’école, sans y parvenir. Une nouvelle tentative est prévue cet automne. La bonne ?

 

Jean-Michel Fourgous, député-maire d’Elancourt (Yvelines) a été chargé par le gouvernement d’une mission destinée à promouvoir les nouvelles technologies de l’information dans l’enseignement. Selon le gouvernement la France se situe à la 12ème place en Europe pour le nombre d’élèves par ordinateur et en 21ème position pour ce qui concerne l’usage des nouvelles technologies en classe.

Cette mission – qui devrait déboucher sur un « turbo rapport » avant la fin de l’année – sera également l’occasion d’un grand débat national auquel seront associés enseignants, chercheurs, pédagogues, parents d’élèves ainsi que toutes les parties concernées promet l’hôtel Matignon.

Cette décision tombe quelques semaines après que le conseil général des Landes ait rendu public le bilan du programme « Un collégien, un ordinateur portable » consistant à confier un ordinateur à tous les élèves de 3ème. Selon l’institut TNS Sofres qui a mené l’enquête, à peine 47% des professeurs landais estimaient que cet outil leur offrait de nouvelles possibilités d’enseignement. Les autres voyaient au contraire dans le portable un merveilleux jouet pour les élèves. Il est toutefois probable que beaucoup de ces enseignants n’ont pas été formés pour faire du PC un véritable outil pédagogique.

D’autant qu’en mai 2008, Xavier Darcos, alors ministre de l’Education nationale, avait déjà fait la promotion d’une étude produite par son ministère (Pour le développement du numérique à l’école) – laquelle se basait sur les résultats d’une enquête réalisée par la Commission européenne – et dont les conclusions étaient passablement différentes. On y apprenait en effet que près de 80% des enseignants (tous niveaux confondus) reconnaissaient l’impact positif de l’ordinateur sur l’attention et la motivation des élèves.

Notons au passage que cette étude faisait suite à une autre investigation sur l’usage des TIC dans l’enseignement scolaire réalisée en 2006 par la société Pragma auprès de 4 académies, toujours pour le même ministère. Celle-ci arrivait bien entendu aux mêmes conclusions. Il semble donc qu’un large consensus existe pour développer les nouvelles technologies dans l’enseignement, au bénéfice de tous élèves et corps enseignant.

Espérons donc que cette étude soit la dernière et que le gouvernement prenne enfin le taureau par les cornes. Sans amateurisme cette fois. Car les gouvernements, de gauche comme de droite, ont souvent fait preuve de bonne volonté, voire de clairvoyance en la matière sans se donner les moyens de leurs ambitions. Le fameux plan « Informatique pour tous » initié en 1985 par Laurent Fabius pour propager l’usage de l’ordinateur en milieu scolaire est dans toutes les mémoires.