La chaîne de magasins spécialisés en téléphonie mobile vient d’annoncer dans un communiqué la cessation progressive de ses activités de distribution en propre courant 2014.

Une décision prise sur la base de la revue stratégique lancée en février pour mesurer les conséquences de l’arrivée de Free sur le marché et qui conclut à la « non-viabilité démontrée de son modèle de distribution ».

Celui-ci a été mis à mal par la défection de Bouygues en décembre dernier et surtout celle annoncée d’Orange pour décembre 2014. Ce dernier a représenté à lui seul plus de 50% de l’activité de Phone House en 2012. « Sans le soutien des opérateurs, l’enseigne ne peut pas survivre », résume un membre du comité d’entreprise joint au téléphone, soulignant au passage que les diversifications envisagées dans la vente de terminaux d’occasion ou les services ne seraient pas viables.

Présentée en CE extraordinaire ce matin, l’analyse conduite à l’occasion de cette revue stratégique montre que, même en menant à terme le plan de sauvegarde de l’emploi négocié fin 2012 (et suspendu début mars) prévoyant la supression de 246 postes sur 1.200 et la fermeture de 79 magasins sur 260, les pertes cumulées sur les trois prochains exercices dépasseraient les 35 M€. Une perspective inacceptable pour les actionnaires, qui préfèrent donc s’orienter vers une cessation d’activité. Le scénario privilégié par la direction est celui d’une cession partielle ou totale des magasins, ce qui permettrait de préserver une partie des emplois existants et de financer les licenciements des salariés restants. La direction indique avoir engagé des discussions actives avec plusieurs acteurs.

Mais dans l’hypothèse où les discussions n’aboutissaient pas rapidement, le scénario d’une liquidation judiciaire a été clairement évoqué par la direction au cours de ce CE extraordinaire. Apparemment, la situation financière est d’ores et déjà tendue. « Les chiffres de l’activité ne sont pas aux objectifs », confirme notre membre des instances représentatives. Du reste, si le plan social initial est aujourd’hui caduc, les fermetures de magasins elles ont bien commencé. En trois mois, les IRP ont déjà eu à se prononcer sur 27 fermetures. Et le rythme devrait s’accélérer dans les prochaines semaines.