Le président distributeur indépendant de téléphonie mobile vient de confirmer qu’après Bouygues, Orange avait bien décidé de ne pas renouveler le contrat qui les liait. Une défection qui remet en cause le modèle économique de l’enseigne.


L’inquiétude gagne du terrain chez The Phone House. Lors d’un comité d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu la semaine dernière, le président, Guillaume Van Gaver, a confirmé la perte du contrat Orange, dont l’échéance est fixée à la fin du mois de décembre. Une véritable catastrophe industrielle pour l’enseigne dont la moitié des revenus dépend des forfaits de l’opérateur et qui déplore déjà la perte du contrat Bouygues il y a 2 mois (12% de ses revenus en 2012).

Le dirigeant, qui ne s’attendait visiblement pas à cette défection d’Orange, n’a pas caché que c’était désormais la survie même de l’enseigne qui était en jeu. D’autant que SFR, qui a récemment déclaré envisager de revoir ses partenariats, pourrait également lui faire faux bond à terme.

Dans ces circonstances, décision a été prise de suspendre jusqu’à fin avril le plan de sauvegarde de l’emploi en cours. Enclenché en septembre dernier, celui-ci prévoit la suppression de 226 postes sur 1200 et la fermeture de 73 magasins sur 336. Mais cela risque de ne pas suffir.

Toutefois, l’enseigne souhaite se donner le temps de chiffrer précisément les conséquences de la perte du contrat Orange et d’explorer toutes les alternatives qui s’offrent à elle. En effet, si l’hypothèse du dépôt de bilan n’est pas écartée, son président croit toujours qu’une relance est possible avec une nouvelle stratégie. Il invite au passage tous les salariés à participer à l’effort de réflexion pour sauver l’enseigne.

Mais la marge de manœuvre est étroite. Souvent citée comme un moyen de compenser l’effondrement des forfaits, la vente de terminaux nus génère en pratique des marges quasiment nulles. Malgré un démarrage prometteur, le déploiement du nouveau concept wireless, qui permet aux clients de manipuler les produits en boutique, a été stoppé net. Il n’a d’intérêt que dans un modèle de vente d’abonnements. Quant aux projets de développer les services ou les ventes de produits d’occasion, ils sont pour l’instant restés à l’état de… projets.