Elon Musk a obtenu le feu vert de l’Arcep pour commercialiser son offre d’internet par satellite Starlink en France. L’offre de l’homme le plus riche du monde (selon Bloomberg) vise à offrir du haut débit dans les déserts numériques qui ne seront jamais couverts par la fibre, ce qui représente quelques centaines de milliers d’habitants dans l’Hexagone. Ces derniers pourront en principe bénéficier de débits entre 50 et 150 mégabits par seconde avec un taux de latence très faible. En effet, situés à une hauteur de 550 kilomètres, les satellites de Starlink sont plus réactifs que les satellites géostationnaires actuels tels que Konnect. Exploité par la filiale d’Orange Nordnet, ce dernier est situé à 36.000 km d’altitude.
Starlink invite les personnes intéressées à laisser leurs coordonnées personnelles et bancaires sur son site et à s’acquitter d’un acompte de 99 euros, ce qui correspond à un mois d’abonnement au tarif actuel. Celui-ci pourrait toutefois baisser pour concurrencer les offres des fournisseurs européens.
Si l’offre de l’opérateur américain est soutenue par le gouvernement, qui y voit un moyen de compléter le plan France Très Haut Débit, elle rencontre en revanche des oppositions. Ainsi, le petit village de Saint-Senier-de-Beuvron, dans la baie du Mont Saint-Michel, s’y oppose vivement. Les 350 habitants, conseil municipal en tête, ne veulent pas des « neuf boules paraboliques de 2,30 m de diamètre posées sur des socles de 5 m² de béton ! », qui serviront à capter les signaux de la constellation et à les renvoyer vers les antennes des clients. Ils s’interrogent, faute d’étude scientifique, sur les risques éventuels sur la santé des gens et des animaux, ainsi que l’avait indiqué récemment le maire, Benoît Hamard, à nos confrères du Parisien. Au motif que l’installation terrestre couvrirait plus de 20 m2, l’édile a demandé à SpaceX de déposer un permis de construire. Il a par ailleurs publié un décret pour bloquer la construction. Il est soutenu par le conseiller régional écologiste et cofondateur d’Attac François Dufour, par ailleurs ancien agriculteur dans la commune, « Les risques liés aux ondes électromagnétiques sont quelque chose que nous avons déjà vu avec les lignes à haute tension, qui ont dérangé de nombreux agriculteurs de la région », a expliqué ce dernier à France 24.
Le projet Starlink, qui prévoit jusqu’à 42.000 satellites de communication, et les projets concurrents d’Amazon et de OneWeb, sont également mal vus par les astronomes qui estiment que cette immense constellation menace l’observation du ciel. Ces projets sont également critiqués par les utilisateurs actuels de l’espace qui y voient un risque de collisions. Risques bien réels puis qu’en septembre 2019, l’Agence spatiale européenne a été obligée de procéder à une manœuvre orbitale afin d’éviter une collision avec la satellite Starlink 44.