Le mégafonds technologique japonais Softbank a cédé en octobre la totalité de ses 32,1 millions actions Nvidia pour un montant de 5,83 milliards de dollars. L’annonce a été faite lors de la publication des résultats de son second trimestre fiscal (clos fin septembre). Elle a alimenté la crainte de plus en plus prégnante d’un éclatement de la bulle de l’IA. L’action Nvidia a chuté de plus de 3,5% mardi en début de séance à Wall Street.

Ce n’est pourtant pas la première fois que Softbank se retire de Nvidia. Le fonds avait déjà accumulé une première participation de 4 milliards de dollars en 2017, entièrement cédée en 2019. Cette seconde sortie lui permet de dégager une énorme plus-value de 2,9 milliards de dollars.

Sofbank a également cédé le mois dernier une partie de sa participation dans l’opérateur T-Mobile pour un montant de 9,17 milliards de dollars. Ces cessions, combinées aux gains de son investissement cette année dans OpenAI, ont contribué à faire s’envoler son bénéfice net trimestriel, qui a plus que doublé à 2.500 milliards de yens (14 milliards d’euros).

Selon Sofbank, son investissement dans OpenAI s’est apprécié pour atteindre 2 200 milliards de yens (12,3 milliards d’euros) à la fin du trimestre. Ces gains font suite à la récente restructuration de la société et sa nouvelle valorisation de 500 milliards de dollars après son dernier tour de table.

Sofbank engagé en mars dernier à investir 30 milliards de dollars dans OpenAI et à lever 10 autres milliards via des partenaires. Une première tranche de 10 milliards avait été débloqué en avril et Softbank a annoncé mardi qu’elle investirait 22,5 milliards de dollars supplémentaires en décembre via son fonds Vision Fund 2. Sa participation dans la startup passera alors 4% à 11%.

La cession des actions Nvidia et T-Mobile semble donc s’expliquer principalement par les besoins de cash du fonds japonais. Outre l’investissement dans OpenAI, 6,5 milliards de dollars sont nécessaires pour finaliser l’acquisition du concepteur de semiconducteurs Ampere Computing, soit près de 30 milliards de dollars au total pour ces deux seules transactions.

Softbank a d’ailleurs tenu à préciser que sa sortie de Nvidia ne constituait pas une « opinion » négative sur la société mais s’inscrivait dans une stratégie de « monétisation des actifs » pour accélérer sa stratégie d’investissement dans l’IA.