ServiceNow va acquérir le spécialiste canadien de l’intelligence artificielles Element AI. La transaction devrait être finalisée au début de l’année prochaine. Les conditions financières ne sont pas précisées mais selon le quotidien canadien La Presse, le prix tournerait autour de 400 millions de dollars US.
Cette acquisition permettra à ServiceNow de proposer à ses clients une IA spécialement conçue pour les cas d’utilisation spécifiques. Element AI apportera ainsi à l’entreprise californienne des compétences supplémentaires, notamment en matière d’analyse de contenu, de reconnaissance d’image, de recherche contextuelle, de traduction, d’agrégation d’ensemble de données. « Grâce aux puissantes capacités d’Element AI et à ses talents de classe mondiale, ServiceNow permettra aux employés et aux clients de se concentrer sur les domaines où seuls les humains excellent : la réflexion créative, les interactions avec les clients et le travail imprévisible. C’est une manière plus intelligente d’optimiser les workflows », explique dans un communiqué AI Vijay Narayanan, Chief AI Officer de ServiceNow.
L’équipe actuelle d’Element AI, soit environ 500 personnes, sera conservée et restera basée à Montréal. Les activités actuelles seront toutefois abandonnées. « Notre type d’acquisition, c’est que nous prenons une entreprise et la reconstruisons », a expliqué à nos confrères le directeur général de ServiceNow Canada, Marc LeCuyer. « C’est ce que nous faisons ici, et qui va nous permettre d’intégrer une grande équipe de scientifiques de données et d’experts de l’intelligence artificielle. » Deux des cofondateurs, Jean-François Gagné (CEO) et Yoshua Bengio (lauréat du prix A.M.Turing), rejoindront ServiceNow, le dernier en tant que conseiller technique.
Selon La Presse, Element AI était confronté à de sérieux problèmes financiers depuis deux ans. Plusieurs médias canadiens avaient d’ailleurs émis des doutes sur la gestion de la jeune pousse. En 2019, celle-ci avait cependant réussi à recueillir plus de 200 millions de dollars avec l’appui de nouveaux investisseurs, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec et le gouvernement du Québec. Selon TechCrunch, sa valorisation était ainsi portée entre 800 et 930 millions de dollars canadiens (515 et 599 millions d’euros). En 2018, elle avait généré un chiffre d’affaires de 10 millions de dollars canadiens (6,44 millions d’euros).