Débarrassé de son endettement, Ares est devenu une bonne affaire. Si bonne que les candidats qui se la disputent semblent disposés à faire monter les enchères. Il leur reste une semaine pour se départager.

 

La date de l’audience au cours de laquelle seront départagées les offres de reprise d’Ares est désormais connue. Elle se tiendra le 7 février prochain. Les candidats n’ont donc plus qu’une semaine, soit jusqu’au 2 février au soir, pour améliorer leur proposition initiale. Car seules les huit sociétés ayant déposé une première offre avant le 6 janvier dernier ont la possibilité de participer à ce « second tour ».

Mais à huit jours donc de la date limite de dépôt des offres définitives, bien malin celui qui devinera le nom du vainqueur à en juger par le nombre et la qualité des candidats encore en lice. En effet, contrairement à ce que nous écrivions au lendemain de l’expiration du premier tour, la bataille ne devrait pas seulement se jouer entre Alterup et GFI. Certes, ces derniers sont à l’origine des meilleures offres (tant sur le plan social que financier) et n’ont pas hésité à afficher leur détermination en défendant leur projet respectif dans nos colonnes. Mais certains éléments permettent de penser que Devoteam et LAW Informatique, également candidats à une reprise globale, vont aussi améliorer leur offre, de même qu’Acti Groupe et Osiatis.


Devoteam prêt à aller jusqu’au bout

Devoteam a ainsi rencontré le CE d’Ares pour lui présenter son projet de reprise. Une démarche qui confirme sa volonté d’aller jusqu’au bout du processus. Certes, son offre initiale était la moins généreuse financièrement : 300.000 € contre 1,7 M€ pour GFI et 2 M€ pour Alterup pour des périmètres comparables. Mais la SSII a des arguments : son effectif atteint déjà  4500 personnes (dont 3000 en France), elle dispose d’une assise financière solide et a déjà plusieurs acquisitions de sociétés de plus de 350 personnes à son actif (Siticom en 2002, AU Systems en 2008 et Danet en 2009). Cette opération lui permettrait au passage d’étendre sa présence en régions, notamment à Lille, Pau, Orléans et Aix/Montpellier où elle n’est pas, et de compléter son portefeuille d’activités avec son expertise santé et TMA.

Autre candidat apparemment fermement décidé à aller au bout du processus de reprise : LAW Informatique, holding financière d’UTI Group, détenue par son pdg Christian Aumard. Celui-ci ne souhaite faire aucune déclaration concernant son projet mais confirme avoir lui aussi l’intention de rencontrer les élus du Comité d’entreprise d’Ares en vue de le leur présenter. Le projet en question serait soutenu par la Caisse des Dépôts et Consignations.

 

Une surenchère qui ne fera pas les affaires des créanciers

Restent les quatre candidats ayant déposé des offres de reprises partielles : Osiatis, Acti Groupe, Micropole et ISA. Si les deux derniers sont peu susceptibles de renchérir sur leur proposition initiale étant donné l’étroitesse du périmètre convoité, Acti Groupe a d’ores et déjà demandé à rencontrer le CE pour l’informer de la gobalisation de son offre, de même que la société Osiatis (3000 collaborateurs). A noter que cette dernière était déjà prête à reprendre 155 personnes au premier tour pour 1,3 M€ (soit, avec plus de 8.000 € par personne la meilleure offre par collaborateur repris). Une proposition financière qui n’était donc pas éloignée de celle des autres.

Ces six candidats prêts à surenchérir font bien évidemment l’affaire de l’administrateur judiciaire, qui se déclare d’ores et déjà certain que la valeur des actifs restant à réaliser (produit des cessions mais aussi comptes clients à recouvrir) sera supérieure à celle du passif à venir (coût des licenciements). Mais même si le prix déboursé par le repreneur devait s’envoler, il y a toutefois peu de chances que les créanciers chirographaires (non prioritaires) récupèrent quoi que ce soit compte tenu des sommes dues aux créanciers prioritaires. Selon l’estimation Coface, le passif d’Ares dépasse ainsi 40 M€, dont une vingtaine serait due au fisc et à l’Urssaf.