Pour valider son plan de continuation, Overlap doit trouver, selon nos informations, au moins 25 M€. Un montant qui paraît difficile à réunir compte tenu de l’état du marché des infrastructures IT.
Hier à 10h00, Overlap a ouvert une data room. Objectif : permettre aux repreneurs potentiels d’accéder aux comptes détaillés de l’entreprise afin d’évaluer son intérêt et éventuellement de faire une offre. Ou plutôt de proposer un plan de continuation.
Car il y a un mois, Overlap se déclarait en cessation de paiements et demandait sa mise en redressement judiciaire avec comme objectif affiché de mettre sur pied un plan de continuation d’activité. C’est l’option qui préserve le mieux l’intérêt des créanciers : elle suppose le remboursement progressif de la dette.
L’ouverture d’une telle procédure est déjà une bonne nouvelle en soi. Elle signifie que les conditions sont réunies pour que l’entreprise puisse poursuivre normalement son activité, le temps qu’une éventuelle solution se dessine. Reste à trouver laquelle.
Car le sauvetage de l’entreprise s’annonce particulièrement onéreux. Selon nos informations, le passif éxigible est au bas mot de 31 M€. Une somme qui se décompose en 10 M€ de dette financière, 6 M€ de dette fiscale et sociale et 15 M€ de dette fournisseurs. Par le jeu des abandons de créances, cette dette pourrait être ramenée au mieux autour de 11-12 M€ (dont la moitié à payer immédiatement).
À ce montant il faut ajouter le coût des inévitables suppressions de postes. Compte tenu de la baisse du chiffre d’affaires sur le dernier exercice (-24%) et de la décroissance prévisible du business dans les prochains mois, l’intégrateur devra vraisemblablement se séparer au minimum d’un tiers de son effectif, soit une centaine de personnes. Coût estimé : 3 à 6 M€.
Enfin, pour relancer l’activité, l’entreprise aura besoin de trésorerie. Dans le scénario d’un chiffre d’affaires annuel prévisionnel de 100 M€, le besoin en fonds de roulement peut être estimé à 10 M€. Soit près de 30 M€ à injecter dans l’entreprise. De quoi décourager nombre d’investisseurs, même si une partie de ces fonds sont payables sur dix ans dans le cadre du remboursement de la dette et que des systèmes (tels que celui des déficits reportables ou la prise en charge du plan social par les AGS) permettent d’alléger la facture finale.
La difficulté vient de ce que les ventes d’infrastructures, qui restent le cœur de métier d’Overlap, sont en chute libre (-20 à -30% selon les produits). Certes, la société a développé de belles activités infogérance et hébergement. Mais elles restent marginales à l’échelle du groupe (à peine 8% du chiffre d’affaires, soit moins de 10 M€), les ventes des autres services étant corrélées à celles des infrastructures (et donc en baisse rapide).
Sollicité pour livrer son appréciation de la situation, le PDG de l’entreprise, Georges Horoks, a jugé « largement exagérées » nos estimations du passif et des fonds à injecter pour relancer l’entreprise. S’il convient qu’il n’existe pas de plan de continuation qui reprenne 100% des salariés, il n’a pas souhaité donner d’estimation des suppressions de postes arguant que cela dépendra du plan présenté.
« Mon unique soucis est de faire redémarrer le business pour permettre à l’entreprise de survivre et sauver le maximum d’emploi. Je travaille avec l’administrateur judiciaire sur le meilleur scénario industriel et social possible. J’ai le soutien de tous les fournisseurs ainsi que des clients, dont certains ont même proposé d’accélérer leurs paiements pour nous être utile », a-t-il déclaré.
À priori, si plan de continuation il y a, il devrait être validé début septembre, juste après l’état définitif des créances. Sinon, l’entreprise passera en plan de cession, soit dans le cadre d’un plan de cession global (solution la plus favorable à l’entreprise et à ses salariés), soit dans le cadre d’une vente à la découpe. Une éventualité que Georges Horoks écarte formellement, assurant avoir déjà un nombre conséquents de candidats en vue d’aboutir à un projet industriel.
Mise à jour du 12/07/2013
Overlap nous demande de publier le droit de réponse suivant :
Monsieur,
Les montants évoqués dans votre article, qu’il s’agisse notamment du passif exigible, du besoin en fonds de roulement ou de l’évolution des effectifs sont très exagérés et purement spéculatifs. Ils ne donnent pas une représentation fidèle et réelle de la situation d’OVERLAP. Pire, ils créent une image négative ; à titre d’exemple, vous écrivez que la situation a « de quoi décourager nombre d’investisseurs » alors, qu’au contraire, bon nombre d’entres eux la voient comme une opportunité compte tenu des actifs de qualité de la société.
Pour rappel, le montant du passif exigible ne sera connu qu’en septembre, à l’issu de l’état définitif des créances et dans la mesure où aucune offre n’a encore été déposée à ce jour, la data room n’étant ouverte que depuis cette semaine, il est impossible aujourd’hui de spéculer sur les impacts sociaux ou financiers d’offres qui ne sont pas encore connues.
Il s’agit donc d’informations purement hypothétiques de votre part.