Soucieux de pousser son offre Online, délaissée par ses partenaires au profit de son offre Hosted, Microsoft aurait décidé de resteindre son accès, voire de l’arrêter. Moyennant toutefois quelques concessions.


L’information est encore à prendre avec des pincettes : Microsoft envisagerait d’arrêter la licence SPLA (Service Provider Licence Agreement) d’Exchange pour tout ou une partie de ses partenaires. Cette licence permet aux hébergeurs de proposer les produits Microsoft à la demande sur une base de facturation mensuelle. Selon un partenaire, l’éditeur souhaiterait lui substituer Exchange Online, version hébergée par ses soins. Une offre qui constitue l’une des briques de base d’Office 365, solution dont ne veulent pas entendre parler les partenaires concernés car facturée en direct par Microsoft.

Bien que d’origne interne, l’information n’est pas officielle et Microsoft dément. « Microsoft continuera de s’appuyer sur ses partenaires pour proposer des solutions d’hébergement locales », assure Ariane Gorin, directrice de la division Office chez Microsoft France. Et de rappeler que la politique de Microsoft consiste à donner le choix au client en proposant ses solutions sous forme de licences perpétuelles, ou en mode hébergé, soit par un partenaire, soit par lui-même.

Du reste, les raisons de cet hypothétique abandon d’Exchange Hosted  sont encore obscures. En effet, Microsoft assure que son business SPLA connaît une croissance rapide : sur son premier semestre fiscal (période juillet-décembre 2011), le nombre de ses partenaires SPLA aurait augmenté de près d’un quart pour atteindre 350. Certes, plus qu’Exchange ou qu’Office, ce sont SQL Server et System Center que les partenaires consomment le plus en mode Hosted. Parmi ses partenaires Hosted les plus important, on peut citer Atos et Orange.

À contrario, difficile de connaître le réel succès d’Office 365. Microsoft a récemment organisé une conférence de presse pour vanter l’extraordinaire rapidité de son adoption par les clients (« huit fois plus rapide que celle de sa version précédente, BPOS »), mais n’a divulgué aucun chiffre sur le nombre des clients, ni le nombre de partenaires relayant l’offre. Seules information tangibles : 90% des clients sont des entreprises de moins de 50 salariés et 80% des clients de plus de 10 salariés souscrivent via un partenaire.

Reste que la question de l’évolution du modèle de licencing cloud de Microsoft est bien sur la table, comme nous l’ont confirmé plusieurs partenaires. « Il y a un problème de modèle économique du côté de l’offre de messagerie hébergée de Microsoft, nous explique le pdg d’un revendeur national. On ne souhaite pas  relayer Office 365, qui nous ravale au rang de simple agent commercial. Et comme nous avons opté pour des offres de messagerie concurrentes d’Exchange Hosted, Microsoft a pris langue avec nous pour que nous trouvions ensemble la bonne formule pour adresser nos clients ».

« Microsoft serait prêt à des concessions sur le cloud, abonde un intégrateur de l’Est de la France, notamment en permettant à certains de ses partenaires (probablement les Cloud Accelerate) de prendre la main sur la facturation. Ce à quoi Microsoft s’est toujours refusé jusqu’à présent.

« Les partenaires ont toujours été dans l’ADN de Microsoft et nous entendons en effet qu’ils veulent facturer leurs clients », répond Ariane Gorin. Une attente qui n’est d’ailleurs pas propre aux partenaires français et qui ne pourra être satisfaite que par une décision de la corporation, indique-t-elle en substance, avant d’ajouter qu’elle n’a pour l’instant « rien à annoncer » sur ce point.